48e WALFERLAF Sven Remakel a profité de l’erreur de Yonas Kinde pour signer son premier succès sur l’épreuve walferdangeoise.
La tradition est immuable. Depuis des années, les amateurs de course à pied au Luxembourg se donnent rendez-vous le premier dimanche du mois d’octobre pour prendre part à la Walferlaf. L’épreuve, qui se rapproche du demi-siècle d’existence vu qu’elle fêtait cette année sa 48e édition a fait encore une fois le plein puisqu’ils étaient plus de 2 500 au départ, toutes catégories et épreuves confondues, hier.
Et généralement, il n’y a pas énormément de suspense quant au nom du vainqueur. Invaincu de 2014 à 2017, victorieux en 2019, double tenant du titre et battu seulement une fois en 2021 par Bob Haller, Yonas Kinde apparaissait bien sûr une nouvelle fois comme le grand favori à sa propre succession.
Comme d’habitude, deux courses étaient proposées : l’épreuve principale de 12 km, à laquelle participe toujours l’athlète du Celtic et celle de 5,5 km, baptisée Juniorlaf. Les deux tracés sont identiques au départ, avant une séparation à un moment donné.
Et c’est ce qui a causé la perte du septuple vainqueur de l’épreuve : «Normalement, tous les ans, il y a le vélo et la moto. Cette année, j’ai suivi le vélo mais lui était sur le parcours des 5 km. Je me suis trompé de chemin.»
Si bien qu’au lieu de courir l’épreuve principale de 12 km, Yonas Kinde a franchi la ligne d’arrivée après 5,5 km, sans être classé vu qu’il était engagé sur la course de 12 km. C’est ainsi qu’on le retrouve dans la catégorie jogging, où les gens sont classés uniquement par ordre alphabétique, avec un temps de 17’33« . Qui restera anecdotique.
Le malheur des uns fait le bonheur des autres
Le malheur des uns faisant le bonheur des autres et c’est donc Sven Remakel qui en a profité. En 38’56« , il s’impose en devançant de quelques secondes le Longovicien Sébastien Laurier (39’01« ) alors que Thibaut Kubiak complète le podium à bonne distance (41’06« ) :
«J’avais conscience d’être devenu plus rapide que les années précédentes, mais je ne m’attendais pas à gagner car il y a toujours de bons coureurs de route au départ de Walferdange. Pour aujourd’hui, j’ai calculé de bonnes chances d’être dans le top 5. Pendant la course, j’étais initialement en troisième position et à l’intersection où se divisent les 5 km et 12 km, Yonas Kinde, qui était premier, a pris un mauvais virage sur le parcours des 5 km. Mais il ne m’a pas entendu quand je le lui ai fait remarquer», explique Remakel.
Et de continuer : «C’était donc juste un duel entre Sébastien Laurier et moi. Nous avons couru à tour de rôle devant pour monter le rythme ensemble. À partir du km 8, il ne voulait plus me laisser courir devant, alors je suis resté juste derrière lui jusqu’à presque la fin et je l’ai dépassé dans la dernière ligne droite et j’ai gagné de quelques secondes.»
Conscient d’avoir gagné «grâce au faux pas de Yonas», Sven Remakel va désormais se concentrer sur son principal objectif de cette fin d’année, à savoir les championnats nationaux de trail longue distance, le 22 décembre à Lieler, sur 45 km. Même s’il n’exclut pas de participer à l’un ou l’autre cross d’ici-là.
Chez les dames, Zsanett Moczo ajoute une victoire de plus à son tableau de chasse. Avec une 21e place au scratch en 44’08« , elle devance d’une bonne trentaine de secondes Saskia Daguenet (28e en 44’40« ) alors que Jenny Gloden prend la troisième place un peu plus loin (41e en 45’54« ).
Sur la Juniorlaf de 5,5 km, Sebastien Ziekman l’emporte en 16’39« , devant Damien Pechon (17’22« ) et Miles Jones (17’57« ). Chez les dames, Maxine Libens-Thein, 10e au scratch, s’impose en 19’47« , juste devant Elena Lopes (11e en 19’57« ) et Julia Ciccone (17e en 20’26« ).