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La CGFP réclame une revalorisation salariale


Le président de la CGFP, Romain Wolff (à d.), et le secrétaire général Steve Heiliger mettent la pression sur le gouvernement et son ministre de tutelle, Serge Wilmes. 

Le syndicat de la fonction publique prépare le terrain en vue des négociations d’un nouvel accord salarial. Le dialogue avec le gouvernement reste tendu avant ce rendez-vous crucial.

Il y a eu au printemps l’important différend sur le maintien du système d’évaluation dans l’armée luxembourgeoise. Désormais, une solution semble en vue, avec un régime d’exception pour les soldats, qui reste à concrétiser, et l’assurance formelle du gouvernement de pleinement respecter le dernier accord salarial, où toute évaluation des fonctionnaires a été abolie.

Malgré cette avancée, le climat reste assez tendu entre la Confédération générale de la fonction publique (CGFP) et l’exécutif formé par le CSV et le DP. À l’occasion de sa rentrée sociale, le syndicat a dénoncé une possible «attaque frontale» sur le dialogue social.

En cause : un conflit qui s’annonce autour d’une prétendue restriction du droit du camp syndical à engager une procédure de conciliation en cas de blocage de négociations avec les ministères de tutelle.

«Chaque entité de l’administration publique doit conserver la possibilité de ramener son opposant à la table des négociations pour tenter de résoudre le conflit avec la participation d’un médiateur», souligne la CGFP dans un communiqué. La médiation serait «un droit fondamental qui appartient à tous les fonctionnaires».

Une entrevue avec le Premier ministre, Luc Frieden, est annoncée avec pour objectif de calmer le jeu avant le début des négociations pour le prochain accord salarial. Il s’agit d’un rendez-vous clé impliquant à la fois la CGFP et le ministre en charge de la Fonction publique. Serge Wilmes (CSV), ayant pris la succession de Marc Hansen (DP), passera son baptême de feu à partir de la fin de l’année.

Les revendications complètes à ficeler

Dans un premier temps, la CGFP réclame la mise en œuvre intégrale des dispositions arrêtées dans l’accord salarial signé en décembre 2022. L’harmonisation des carrières inférieures dans la fonction publique fait encore défaut.

Le syndicat revendique aussi une nouvelle réglementation sur les congés de maladie de longue durée. «La disposition selon laquelle il n’est pas possible de réintégrer la fonction publique après avoir été licencié pour cause de maladie doit être aboli», souligne la CGFP. L’immunité accordée aux syndicalistes constitue un autre point de discussion.

La doléance centrale pour le prochain accord est une augmentation linéaire des traitements pour l’ensemble des fonctionnaires. Elle est considérée comme «nécessité absolue», aussi en raison de la perte de pouvoir d’achat. «La dernière augmentation de salaire a été modérée parce que le gouvernement avait fait une concession sur l’abolition du système d’évaluation», rappelle la CGFP.

Le montant de cette revalorisation des salaires n’est cependant pas encore définie. Avec le concours de ses sous-organisations, la CGFP travaille cependant sur un catalogue de revendications. Une synthèse est censée être établie «dans les semaines à venir» avant de transmettre le document complet au gouvernement.

L’accord en vigueur avait accordé aux fonctionnaires, pour l’année 2023, une augmentation de 5 % sur une partie de leurs traitements. Cette année a suivi une augmentation linéaire de 1,95 %.

Opposition ferme contre une réforme des pensions

Les syndicats du secteur privé (OGBL et LCGB) et de la fonction publique (CGFP) seront reçus de manière séparée par la ministre de la Fonction publique, Martine Deprez. Les représentants de la population active semblent toutefois être sur une même ligne en refusant toute dégradation du système des pensions.

La CGFP se montre très claire : il n’existe pas de besoin de procéder à une réforme «irréfléchie ou précipitée» au vu des importantes réserves de 27 milliards d’euros. Le syndicat s’attaque aussi au camp patronal qui plaide pour une révision vers le bas des pensions.

«En une période de baisse du pouvoir d’achat, ce n’est pas une solution, mais un frein économique aux conséquences graves pour l’économie et développement social du pays», clame la CGFP.

La revendication de ne tenir plus compte des années d’études et des «baby years» provoque aussi l’ire du syndicat.

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