Dans la foulée du succès contre Mondercange dimanche, l’entraîneur rodangeois Frédéric Herinckx a remis sa démission. Explications.
Comme le Fola, dont l’entraîneur Stefano Bensi a démissionné lundi mais dirigera l’équipe, notamment samedi à Ehlerange (D1), jusqu’à ce qu’un sucesseur lui ait été trouvé, Rodange abordera son 32e de finale de Coupe à Schieren (D1) dimanche avec un intérimaire sur son banc.
En l’occurrence Mirza Ahmatovic, habituel entraîneur de la réserve du FCR91 et adjoint de Frédéric Herinckx en équipe première jusqu’au départ de ce dernier et du reste du staff, annoncé dans la foulée du dernier match gagné contre Mondercange (3-2).
Et comme pour le Fola, on n’avait pas franchement vu venir la démission du Belge, artisan de la folle remontée d’un Rodange passé en huit mois sous ses ordres de la dernière à la 2e place de PH en 2023/2024. Et dont le bilan après neuf journées en BGL Ligue est somme toute assez satisfaisant : le promu, qui a en dehors de Differdange affronté les sept équipes du top 8 (RFCU, Strassen, F91, Mondorf, Progrès, Pétange et Swift dans cet ordre) et en a accroché deux parmi elles, est pour l’heure 12e, premier non relégable, avec 8 points.
Au vu du nul concédé face au Racing (1-1, 1re journée) malgré «trois occasions nettes de 2-0», de celui décroché dans le derby à Pétange, mais aussi des bonnes prestations non récompensées à Dudelange (3-2, 4e j.), où Rodange «doit gagner», ou contre Mondorf (1-5, 5e j.), où «il n’y a eu qu’une équipe sur le terrain pendant 75 minutes», le technicien de 47 ans se montrait ainsi confiant vendredi dernier, à l’heure pour son équipe de commencer «son» championnat par la réception de Mondercange.
Il l’est toujours aujourd’hui, pronostiquant que le FCR91 «finira entre la 8e et la 10e place», mais entre-temps, il y a eu ce coup de fil de son président Semin Civovic qui a tout changé.
Yvon Dietz – Henid Ramdenovic, un directeur sportif de trop
«Durant ma carrière, j’ai toujours eu les mains libres au niveau des choix de joueurs, énonce Frédéric Herinckx. C’est d’ailleurs une priorité. Je n’ai jamais eu, disons, « d’obligation déguisée« . Mais je sais que ça fait partie du rôle d’un président de réclamer des comptes.»
Cela l’est d’autant plus quand une équipe n’a plus gagné depuis cinq matches, ce qui était le cas quand le dirigeant, qu’il «respecte et estime», a décroché son téléphone dans la soirée du vendredi 27« septembre, et cette démarche, avec les conséquences que l’on connaît, rendent d’autant plus rageants ces matches où Rodange n’a pas pris les points qu’il méritait« : «Avec quatre ou six points de plus, il ne m’aurait pas appelé».
Mais il y aurait toujours eu deux directeurs sportifs chez le promu, Yvon Dietz et Henid Ramdenovic (37« ans), l’autre point avancé par Frédéric Herinckx pour justifier son départ. S’il travaillait en parfaite osmose avec le premier, qui a d’ailleurs cru à une blague quand il lui a annoncé sa démission dès le coup de sifflet final, ses rapports étaient plus complexes avec son ancien joueur, promu cet été à la fin de sa carrière sur une idée… d’un Dietz soucieux, à 65« ans, que les contacts entre un effectif juvénile (23« ans de moyenne d’âge) et la direction sportive soient les plus fluides possibles.
«Nous n’étions pas d’accord du tout sur la façon de faire. Nous avions deux visions très différentes. Mais aussi deux caractères forts, tout l’inverse de ce dont j’ai besoin pour fonctionner», résume le technicien, qui devrait retrouver dès ce week-end un banc au Grand-Duché. Le FC Rodange, à qui Herinckx «souhaite le meilleur» s’est, de son côté, donné jusqu’à lundi pour introniser son successeur. Et comme à Esch, les candidats ne manquent pas.