Parmi les salariés, ceux qui se sont engagés avec Hëllef um Terrain se taisent et les employés des activités internationales expriment leur désarroi.
Avant l’annonce officielle du changement d’entité, nous avons essayé de joindre plusieurs employés de l’association luxembourgeoise. Alors qu’ils étaient, vendredi, des dizaines dans la rue à exprimer leur inquiétude face à ce changement de structure, ce mardi, c’est plutôt silence radio. Tous ou presque ont refusé formellement de s’exprimer.
La raison ? La signature du nouveau contrat. «Depuis celle-ci, nous ne pouvons plus nous exprimer sur ce sujet avec la presse», confie une employée de Caritas. Difficile de savoir si les salariés sont sous pression ou non. Au téléphone, une autre collaboratrice glisse : «J’ai signé le contrat parce que je n’avais pas le choix.»
Dans le même temps, deux autres collaborateurs de Caritas expliquent par message que la signature du contrat avec HUT «s’est très bien passée». Pourtant, lundi, plusieurs élus sont montés au créneau pour dénoncer les méthodes pratiquées par le cabinet d’audit PwC, conseiller du comité de crise à la base de la création de HUT.
«Les salariés sont convoqués dans un bureau où on leur soumet un très long contrat de travail qui est à signer sur place. Aucun temps de réflexion ne leur est accordé. Respect du code du travail? Pas avec PwC», affirmait lundi la députée Liz Braz (LSAP) sur son compte X.
«Nous sommes les oubliés de Caritas»
Si la plupart des salariés ont pu faire un choix, d’autres sont encore dans l’incertitude. En effet, les trente employés de la branche internationale de Caritas n’ont toujours pas été informés officiellement de leur devenir au sein de l’association, sachant qu’elle a décidé, le 14 septembre, d’arrêter l’ensemble de ses activités internationales.
«Nous sommes dans le flou total. Nous ne savons pas si nous pourrons signer le nouveau contrat ou non. Nous venons travailler tous les jours, mais nous ignorons si nous serons payés le mois prochain et si nous aurons un nouveau travail ici ou dans d’autres associations (…). Finalement, nous sommes un peu les oubliés de Caritas», confie une employée travaillant dans le secteur international de l’ONG.
Elle, comme de nombreux autres salariés interrogés dans nos colonnes, fustige le manque de communication de la part de l’association caritative. «Nous avons tout appris par la presse (…). Aujourd’hui encore, des salariés ont envoyé des mails pour obtenir un éclaircissement de la situation, mais nous n’avons eu aucune réponse (…). Je pense que tout cela est lié à la restructuration de l’association, mais une vraie réaction serait la bienvenue.»
En plus de cette situation incertaine, l’arrêt des 60 projets de Caritas à l’étranger reste un très grand regret pour cette employée de Caritas. «On laisse des milliers de personnes sur le carreau. Nous avons beaucoup de projets dans des pays en situation de grande pauvreté qui ont besoin d’un appui financier. Cela concernait parfois des villages entiers (…). Finalement, les victimes collatérales de ce scandale, ce sont nous, les employés, et nos bénéficiaires au Luxembourg et à l’étranger.»