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[Auto] Munster, mi-figue, mi-raisin


Grégoire Munster, dans ses œuvres, sur les routes chiliennes. (Photo : redbull content pool)

APRÈS LE RALLYE DU CHILI Septième au Chili, Grégoire Munster ne savait pas trop sur quel pied danser.

Le rookie luxembourgeois, parfois entraîné par sa fougue mais qui a également souvent joué de malchance, n’a que trop peu souvent vu la ligne d’arrivée depuis le début de l’année.

Et alors qu’il s’était à chaque fois fixé des objectifs en termes de résultat, de performance, il avait décidé d’adopter une nouvelle approche pour le rendez-vous chilien : «J’arrête de me fixer des objectifs. Le but, c’est de faire de son mieux, de reprendre du plaisir et on verra ce que ça donne», confiait-il, en substance, avant de s’élancer. Pour un rallye forcément particulier puisque c’est au Chili, il y a exactement un an, qu’il avait eu l’opportunité, à la suite de ses bonnes prestations en WRC2, de se mettre au volant d’une Rallye 1.

Pour la première fois depuis le début de saison, il allait donc retrouver des pistes qu’il connaissait mais surtout, dans une voiture qu’il connaissait. Et il en a profité à fond. Notamment le vendredi : «J’ai fait une super perf. C’était notre meilleure journée depuis qu’on est en WRC. J’étais à seulement 13«  de la tête, l’écart n’a jamais été aussi réduit.» Et de préciser : «Vendredi, c’était copie conforme de l’année passée, les mêmes spéciales dans les mêmes conditions. En plus, on avait une bonne position sur la route et on en a profité. On était à 2«  du scratch, l’écart au kilomètre était d’un dixième sur les meilleurs, c’était notre meilleure performance jusqu’à présent. Et c’est grandement dû au fait qu’on avait déjà fait ces spéciales en Rallye 1.»

«De la boue, de la pluie, du brouillard»

Malheureusement, la suite sera un peu plus compliquée. Pour une simple raison : «Samedi, les trois premières spéciales étaient entièrement nouvelles. Et du coup, c’est directement un peu plus compliqué. Dans la première, j’hésite un peu. Et quand tu donnes que 98 % à ce niveau, tu t’en prends 25«  par Ogier. On était à 1« 5 au kilomètre dans la première, on est passé à 6-7 dixièmes au kilomètre dans la deuxième. En fait, quand tu roules à 98 %, ça veut dire qu’au lieu de freiner à 40 m, tu freines à 45 m, tu n’es pas à la limite. Tu peux te dire que ce n’est pas grand-chose. Mais si tu fais ça à chaque virage, ça s’accumule. Car en face, tu as des gars qui sont à la limite du début à la fin.»

Samedi après-midi, Grégoire Munster a repris du poil de la bête : «On s’est bien rattrapés dans des conditions ultradélicates avec énormément de brouillard.» Et dimanche, c’était de nouveau compliqué : «De la boue, de la pluie, du brouillard. On pouvait peut-être aller chercher Pajari (NDLR : pilote finlandais engagé sur Toyota Yaris) qui était juste deux secondes devant nous avant la dernière spéciale. Mais le jeu n’en valait pas la chandelle. Je ne voulais pas risquer de tout perdre. Et finalement, terminer 7e ou 8e le dimanche, ça ne changeait pas grand-chose.» 

«Une course 100 fois meilleure qu’en Sardaigne»

C’est donc à la septième place que se classe Grégoire Munster. Qui oscille entre satisfaction d’avoir performé le vendredi. Mais frustration de ne pas voir cette perf vraiment validée par le résultat final : «Je suis mitigé. J’ai fait une course 100 fois meilleure qu’en Sardaigne où je termine 5e et pourtant je fais 7e. En Grèce, si je termine, je faisais quatrième. Mais est-ce que j’avais le niveau de perf que j’ai eu vendredi? Je ne sais pas. Je ne pense pas. Maintenant, c’est comme cela. On dépend beaucoup des accidents et des crevaisons. Nous on a eu un rallye sans souci, on n’a pas crevé une fois. Et je veux surtout retenir la journée du vendredi, notre meilleure depuis notre arrivée en WRC.»

De quoi lui donner un peu de baume au cœur alors qu’il sait que son baquet est forcément sur la sellette : «J’espère avoir montré aux responsables que si on a une deuxième année avec la même machine, on sait faire de bonnes choses sur les mêmes spéciales.» En attendant, il retrouvera dans moins de trois semaines un rallye qu’il apprécie particulièrement : le Central Europe, où il avait roulé également en WRC l’an passé : «C’est sur asphalte. Des conditions que j’aime bien qu’on retrouve en Belgique, au Luxembourg ou en Allemagne, où j’ai fait mes débuts.»

Il sera rapidement dans le bain. En effet, il revient en Europe aujourd’hui. Et dès samedi, il effectue une journée d’essais avec une voiture de test sur le tracé du rallye. Ensuite, il ne restera qu’une grosse semaine avant d’attaquer les reconnaissances. Pour, il l’espère, confirmer le mieux entrevu à l’occasion de ce rallye du Chili.

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