Malgré le récent appel au calme de Paul Philipp, le président de la FLF, le match RFCU – Pétange comptant pour la 9e journée de BGL Ligue s’est achevé dans une grande tension dimanche.
Dimanche, Paul Philipp a assisté à Strassen – Progrès et il est peut-être reparti du complexe sportif Jean-Wirtz en songeant que sa lettre ouverte aux clubs de lundi, au lendemain d’un Wiltz – Progrès extrêmement houleux*, où il appelait les acteurs du foot luxembourgeois au calme, avait produit son petit effet, aucun incident notable n’étant venu entacher ce duel d’Européens. Il n’est pas sûr, cependant, que le président de la FLF aurait eu le même sentiment s’il s’était assis dans les travées du stade Achille-Hammerel, où le duel d’outsiders entre le RFCU et Pétange s’est achevé dans une grande tension.
En première période déjà, le capitaine pétangeois Wilson Kamavuaka était sorti de son match, visiblement échaudé par des propos émanant… d’un membre du staff du Racing, à qui il souhaitait que Yannick Kakoko, son ancien coach au Titus, fasse «fermer la bouche». De quoi apporter de l’eau au moulin de Paul Philipp qui, dans sa fameuse lettre, estimait que les entraîneurs avaient souvent une grande part de responsabilité dans les frictions entre joueurs. Mais sorti de cet épisode et cette empoignade très tardive (90+1) entre le Pétangeois Hermandung et le Racingman Ahmetxhekaj, tous deux avertis (comme Ali, auteur d’une semelle sur Monge qui a déclenché la prise de bec), la rencontre s’est déroulée dans un esprit tout à fait convenable. Du moins l’imaginait-on, du haut des tribunes.
Sitôt le coup de sifflet final donné par M. Becker, Kamavuaka s’est en effet immédiatement rué vers Henri Dupays, son ancien équipier au Titus, qui a dû se faire exfiltrer par l’agent de sécurité du stade Achille-Hammerel et renvoyer aux vestiaires… d’où il a fini par ressortir, provoquant l’ire des Pétangeois. Si Marwan Chafaa (Pétange) et Antonio Pina Gomes (RFCU, ex-Titus) s’en tenaient à des chambrages futiles, la température a mis près de quatre minutes à redescendre sur la pelouse, où l’attaquant pétangeois Florik Shala (formé… au Racing), pourtant remplacé dès la pause, est réapparu en civil avec une sacrée envie d’en découdre.
Le corps arbitral n’a pas rédigé de rapport
Les deux équipes sont finalement rentrées aux vestiaires par des chemins séparés, les Pétangeois empruntant l’escalier situé derrière les bancs, au pied de la tribune, les Racingmen, le tunnel normalement dévolu à l’entrée des 22 acteurs. Mais même après cela, certains suiveurs des deux clubs ne pouvaient cesser de chicaner, un sociétaire du Titus reprochant notamment à Yannick Kakoko, l’ancien de la maison, d’avoir «mis de l’huile sur le feu» avant la rencontre… un grief assez étonnant, connaissant la personnalité du technicien, resté de marbre durant 90 minutes et au-delà, y compris lorsque son homologue pétangeois, Filipe Ribeiro, l’a poussé pour récupérer plus vite un ballon qui traînait entre les deux zones techniques en toute fin de match, quand le Titus courait après le score.
Interrogé lundi sur ces quelques accrochages, Kakoko préférait retenir «la bonne agressivité» de ses hommes lors d’un match que «les deux équipes avaient envie de gagner», d’où ces quelques tensions selon lui, mais que «l’arbitre, auteur d’un très bon match, a bien contrôlées». «Il y a eu des chambrages des deux côtés, résumait-il, les torts sont partagés, mais je crois que les limites n’ont pas été dépassées.» C’est aussi l’avis du corps arbitral, qui n’a constaté «aucune agression physique» et n’a rédigé aucun rapport complémentaire, nous a informés hier la FLF. Il n’empêche que six jours après la lettre de son président, toute cette agitation tombait mal.
* Une enquête, dont les conclusions devraient être rendues lors du tribunal fédéral de jeudi, a été ouverte. En attendant, le milieu niederkornois Chris Lybohy, qui aurait été victime d’insultes à caractère raciste et aurait asséné un coup de poing au Wiltzois Jacky Mmaee, qui a eu le nez cassé, a été suspendu «avec effet immédiat et jusqu’à nouvel ordre».