[Cyclisme] Les espoirs sont galvanisés!

Malgré une très forte concurrence, principalement européenne, Mats Wenzel peut espérer rivaliser avec les meilleurs sur un parcours à sa convenance, lors des championnats d’Europe espoirs qui se dérouleront ce vendredi à Zurich.

Il faut sans doute se replonger dans le contexte particulier du dernier Tour de Luxembourg pour mieux saisir l’incroyable dynamique qui règne actuellement dans les rangs de l’équipe nationale. Ce n’est pas Bob Jungels qui dira le contraire. L’ancien vainqueur de Liège-Bastogne-Liège s’est plu au milieu de cette bande de jeunes décomplexés qui a pris l’habitude de briller sur chaque épreuve à laquelle elle participe.

Ainsi, preuve en a été donnée une nouvelle fois en fin de semaine dernière. Alors que le contexte était élitiste au possible, que la course se disputait «sur un rythme World Tour», comme se plut à le signaler Kevin Geniets par exemple, les espoirs ont brillé. Alexandre Kess en échappé, Mathieu Kockelmann, Noé Ury et Arno Wallenborn en équipiers modèles. Mats Wenzel à la finition.

Le discours à l’adresse de Jempy Drucker, l’entraîneur national, est toujours très laudateur de la part des coureurs et des observateurs. Vrai que l’équipe a de la gueule, un sacré potentiel et un leader de premier plan mondial. Et un deuxième leader, Arno Wallenborn, qui arrive au top de sa forme. La quatrième place de Mats Wenzel à Hasselt à l’issue des championnats d’Europe où, malgré un terrain de prime abord guère favorable, il a semblé l’un des plus forts, sinon le plus fort, a donc été suivie par sa dixième au classement général final du Skoda Tour.

«L’idée était de faire un bon Tour en équipe. Cela a marché. C’était une bonne préparation pour les Mondiaux», rappelle Arno Wallenborn, qui trouvera à Zurich un parcours à sa juste mesure de grimpeur. Mats Wenzel, le leader en question, ne dit pas autre chose : «Je pense que l’équipe, que tous mes coéquipiers, nous avons démontré que nous étions la meilleure nation U23 cette saison. On travaille très bien tous ensemble, l’ambiance dans l’équipe est très bonne, donc oui, je pense qu’on peut faire quelque chose tous ensemble si on travaille uni dans ces Mondiaux, comme tout au long de la saison.»

Échaudé par son début de saison où la malchance ne l’a pas quitté, le futur coureur de Kern Pharma se drape de prudence. «Je vise un top 10 à Zurich, annonce-t-il. Il y a aussi une part de chance, et je finis quatrième des championnats d’Europe, je pourrais viser plus haut, mais je ne veux pas non plus exagérer et me mettre plus de pression qu’il n’y en a déjà. Le niveau va vraiment être très haut durant ces championnats du monde, donc, oui, un top 10 est mon objectif.»

Le circuit conviendra donc parfaitement et à Mats Wenzel et à Arno Wallenborn, dont il se chuchote qu’il pourrait rejoindre l’équipe développement de Tudor la saison prochaine. L’intéressé a confirmé avoir l’esprit libéré puisqu’il a effectivement déjà signé un contrat dans une équipe de niveau continental. Il attend simplement l’officialisation, qui ne devrait plus tarder, pour pouvoir annoncer sa prochaine destination…

Dans tous les cas, lui aussi pourra disposer de libertés d’action sur le circuit suisse. «C’est un beau parcours, mais ce sera moins contrôlé qu’une course pro. C’est dur de dire comment cela va se passer. On a mérité nos six places pour lesquelles on a travaillé toute l’année. L’idée sera de bien rouler en équipe, de faire une belle course et ensuite, on verra le résultat final. L’expérience, ça comptera, on se connaît et on se complète bien. J’imagine une course ouverte, il faudra jouer sur la chance, essayer de se retrouver dans de bons groupes. Avec Mats, on aura notre chance, mais les autres aussi», imagine Arno Wallenborn.

Reste que le Luxembourg de Jempy Drucker va rouler face à des adversaires valeureux ayant brillé cette saison dans le World Tour (d’ailleurs, à partir de 2025, les Mondiaux espoirs seront interdits aux coureurs de première et deuxième divisions).

Tels les Belges Alec Segaert, Emiel Verstrynge et William Junior Lecerf. Tel le Croate Fran Miholjević. Tel l’Anglais Joseph Blackmore, lauréat du Tour de l’Avenir mais surtout cinquième du Tour de Grande-Bretagne chez les pros. Tels les Français Ewen Costiou et Thibaud Gruel. Tel l’Irlandais Darren Rafferty. Tels les Italiens Francesco Bussato, Giulio Pellizzari et Davide De Pretto. Tels les frères suisses Jan et Fabio Christen. Tel le Portugais Antonio Morgado. Tel l’Espagnol Pablo Torres. Effectivement, ça fait du monde, beaucoup de monde. Mais vu ce qu’on a vu, Mats Wenzel et aussi Arno Wallenborn peuvent tenir la comparaison!