Les initiatives des Nations unies pour créer un monde meilleur ne manquent pas. L’année 2015 devait constituer un tournant majeur avec l’adoption de l’accord de Paris pour freiner le changement climatique et la définition des objectifs de développement durable, visant notamment à éradiquer la pauvreté à l’horizon 2030. À cette liste vient de s’ajouter le Pacte pour l’avenir. Les États membres de l’ONU s’engagent une nouvelle fois à dessiner «un avenir meilleur» pour l’humanité, éprouvée par les guerres, la misère et le réchauffement climatique.
«Nous avons ouvert la porte, il nous incombe désormais à toutes et à tous de la franchir, car il ne s’agit pas seulement de s’entendre, mais aussi d’agir. Et aujourd’hui, je vous mets au défi de passer à l’action», a lancé dimanche le secrétaire général de l’ONU, António Guterres. Le Portugais ne mâche jamais ses mots, sans cependant réussir à mobiliser la communauté internationale pour atteindre les objectifs qu’elle se fixe au fil des ans.
Même si les objectifs sont juridiquement contraignants, les pays signataires manquent à tenir leurs engagements. L’accord de Paris est un exemple flagrant. On s’éloigne constamment de la limitation du réchauffement climatique. L’année 2023 a ainsi été la plus chaude jamais enregistrée, avec des températures mondiales proches du seuil critique de 1,5 °C. Selon Copernicus, le programme d’observation de la Terre de l’UE, il est «de plus en plus probable» que l’année 2024 brise ce triste record.
Le dernier rapport sur les objectifs de développement durable est également consternant. La moitié des 17 objectifs affichent des progrès «minimes ou modérés», tandis que plus d’un tiers sont «au point mort ou font marche arrière», depuis qu’ils ont été adoptés «pour apporter la paix et la prospérité aux gens et à la planète». Le document note que 23 millions de personnes supplémentaires ont été poussées dans l’extrême pauvreté et que plus de 100 millions de plus souffraient de la faim en 2022, par rapport à l’année 2019.
Désormais, le Pacte pour l’avenir est censé rattraper ces retards conséquents. Au vu du bilan de la décennie écoulée, il est difficile de faire preuve d’optimisme. L’ONU, largement impuissante, doit d’urgence repartir sur de nouvelles bases.