Silvio Berlusconi s’est aligné dimanche sur les positions les plus populistes de la droite italienne en se livrant à une attaque en règle contre l’Union européenne (UE), devant les supporteurs de son rival Matteo Salvini, allié du Front national français.
« Êtes-vous disposés encore à supporter une Europe qui nous impose des impôts et l’austérité ? », a lancé l’ex-Cavaliere au cours d’une manifestation organisée à Bologne (centre) par la Ligue du Nord, le parti anti-européen de Matteo Salvini. « Êtes-vous disposés encore à supporter une Europe qui nous impose des sanctions contre la Russie », a poursuivi Berlusconi, dont le parti Forza Italia plafonne à entre 9 et 12% des intentions de vote ces derniers temps.
L’attaque anti-UE représente un revirement spectaculaire pour le magnat des médias, de plus en plus isolé en Italie et discrédité sur la scène internationale par ses frasques juridiques, qui avait encore cherché à se racheter en participant il y a trois semaines au congrès du Parti populaire européen (PPE) à Madrid. Il avait même à cette occasion rencontré la chancelière allemande Angela Merkel, présentant cela à l’opinion publique italienne comme un retour sur la scène internationale.
« La décision de participer comme valet à la réunion à Bologne de Salvini signifie qu’il s’est livré pieds et poings liés au leader de la Ligue », a estimé l’éditorialiste Claudio Tito, dans le quotidien de gauche La Repubblica, évoquant « une dose de masochisme » dans cette « saison crépusculaire » de Berlusconi. « Le leader de Forza Italia est confus, indécis, il ne comprend plus ce qui se passe dans le pays. Il rêve de revanche mais en même temps il se fait humilier par la Ligue », décrypte l’éditorialiste.
AFP/A.P