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L’OGBL sonne l’alarme sur le traitement des salariés de Caritas


L’OGBL déplore la gestion des contrats pour la nouvelle structure HUT et le manque de communication de la direction intérimaire de Caritas.

Les nouveaux contrats proposés aux employés de Caritas ont déclenché la colère de l’OGBL qui déplore son absence illégale dans les discussions ainsi que la pression mise sur les salariés.

Le scandale Caritas est devenu autant une histoire d’argent que d’humains. Et sur ce dernier point, une nouvelle affaire se profile puisque la gestion du comité de crise n’est pas au goût de l’OGBL qui, vendredi, a convoqué en urgence une conférence de presse à ce sujet. Le syndicat alerte notamment sur les méthodes employées afin de faire signer aux anciens salariés les contrats pour Hëllef um Terrain (HUT), la nouvelle structure qui succède à Caritas.

«On sait qu’ils sont en train de distribuer des contrats de travail, de faire des résiliations des anciens contrats et qu’ils mettent la pression sur les salariés pour qu’ils signent le plus vite possible», affirme Smail Suljic, secrétaire central adjoint de l’OGBL.

«S’ils ne veulent pas signer, on leur dit que c’est leur problème, qu’ils vont perdre leur boulot, qu’ils n’auront pas de chômage. Ce sont des méthodes qui ne sont pas acceptables», martèle le représentant du syndicat. Le coup de pression aurait débuté vendredi, «d’où cette conférence de presse en urgence afin de tirer le frein à main le plus vite possible».

Des nouveaux contrats cachés

L’indignation de l’OGBL est d’autant plus grande que la délégation du personnel n’a pas eu le droit de consulter les nouveaux contrats de travail avant signature, «ce qui est contraire au droit légal». «Nous avions demandé un contrat modèle car on parle d’un nouveau contrat pour intégrer HUT, donc nous voulions savoir de quoi auraient l’air les nouveaux contrats», explique Boris Westemeier, employé au bistrot social «Le Courage» et membre de la délégation. «S’agit-il du même contrat avec un autre nom d’ASBL ? Ou y a-t-il des changements ?»

Des questions auxquelles le comité de crise n’aurait jamais donné de réponse, laissant les salariés s’interroger sur leur rémunération, l’ancienneté, les heures supplémentaires ou les primes. «Cela peut changer la qualité de vie», défend l’ex-salarié.

Autre point épineux : le statut des membres de la délégation du personnel. Ces derniers, en cas de résiliation de contrat, perdraient le titre, ce qui est inconcevable pour Boris Westemeier : «Il faudrait refaire un vote mais il faut attendre un an pour pouvoir le faire donc c’est impossible de faire sans délégation pendant un an, surtout avec la crise et l’insécurité des salariés».

Le délégué syndical n’exclut pas «une promesse de leur part afin de reprendre la même délégation», mais il reste surtout «perplexe» face au choix de ne pas transférer les contrats et les statuts de délégué. «On ne nous dit pas quelles sont les raisons pour ne pas faire de transfert.» Selon l’OGBL et les délégués, le comité de crise ainsi que le gouvernement se montrent silencieux, ce qui n’arrange pas la situation alors que les activités de la nouvelle structure HUT doivent débuter dans dix jours, le 1er octobre prochain.

«Les salariés sont à bout»

Le refus de laisser un siège au sein du comité directeur de HUT à un représentant du personnel a également ajouté de l’huile sur le feu. «D’un point de vue moral, il faudrait aller vers les salariés, s’excuser car ils sont des victimes et dire : « On recommence à zéro, on veut être transparent, voici les contrats et est-ce que c’est bon pour vous ?« » regrette Smail Suljic.

L’OGBL ne souhaite pas «tirer trop tôt sur le comité de crise ou le gouvernement» mais agit par prudence afin de déplorer par avance «un manque de communication et de transparence». La conférence de presse est un appel de phares évident afin qu’une réunion s’organise pour lever les doutes et la tension qui règne. «La délégation travaille jour et nuit mais n’a pas de réponses. Les salariés sont à bout», constate le secrétaire central adjoint.

«Dans ma structure, certains m’ont dit : « On va y passer, le bateau est en train de couler« . Il y a une grande peur», ajoute l’employé du bistrot social. Très limité voire inexistant, le dialogue n’est pour autant pas rompu du côté des salariés : «Nous sommes prêts à montrer de la compréhension pour leur plan, mais il faut nous expliquer un minimum. Cela fait trois mois qu’on leur court après».

Le compte à rebours est lancé puisque le plan social concernant les ex-salariés du service international, mis à l’arrêt, «n’est pas encore connu alors que dans deux semaines, on est censés travailler pour une nouvelle structure». «L’idéal, c’est qu’ils viennent vers nous d’ici là mais je pense que nous allons devoir encore faire un pas», lance Boris Westemeier.