Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le Premier ministre est fier du portefeuille de l’Agriculture pour Christophe Hansen et satisfait qu’Ursula von der Leyen «ait su respecter les équilibres». Les petits pays ne sont pas en reste.
Il ne cache pas sa satisfaction et a organisé une conférence de presse «urgente» mardi en fin de matinée pour dire tout le bien qu’il pensait de la nouvelle composition de la Commission von der Leyen. Le Premier ministre, Luc Frieden, se montre d’autant plus réjoui que son candidat, Christophe Hansen, est désormais installé au poste de commissaire, héritant du portefeuille de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire.
«C’est un des postes les plus importants à la Commission européenne et c’était aussi notre objectif, tout au long des discussions avec Ursula von der Leyen, de garantir un poste important pour le Luxembourg et pour l’Europe», a déclaré Luc Frieden. C’est aussi une «belle reconnaissance» pour Christophe Hansen, qui hérite d’un portefeuille représentant «un tiers du budget européen».
Le choix d’Ursula von der Leyen est ainsi arrêté et le candidat luxembourgeois n’a plus de souci à se faire, alors que les socialistes européens réclamaient, encore récemment, la nomination de Nicolas Schmit comme membre de l’exécutif européen. Le Spitzenkandidat issu des rangs du LSAP représentait toujours une menace pour le chrétien-social Christophe Hansen.
Lundi, l’eurodéputé socialiste luxembourgeois, Marc Angel, a déclaré qu’il ne s’opposerait pas à cette candidature, même s’il estime que l’équipe actuelle présente un déséquilibre des forces politiques représentées au Conseil européen avec cinq Premiers ministres socialistes et seulement quatre commissaires issus des partis progressistes.
Luc Frieden s’est dit satisfait, également, du choix de la Commissaire Maria Luis Albuquerque, en charge des Services financiers et de l’Union de l’épargne et de l’investissement, proposée par le gouvernement portugais. «Je la connais bien depuis l’époque où elle était secrétaire d’État aux Finances», témoigne-t-il. C’était juste avant la fin de l’ère Juncker, puisqu’elle a été nommée secrétaire d’État en octobre 2012, puis en juillet 2013 ministre des Finances pour le Parti social-démocrate, de centre droit.
Le Premier ministre espère maintenant que la présidente de la Commission obtiendra «un soutien fort du Parlement européen», à qui elle doit présenter l’équipe, qui devra ensuite être approuvée après l’audition de l’ensemble des commissaires.
Cette équipe pour un second mandat à la tête de la Commission européenne comprendra onze femmes, soit 40 % des commissaires. «C’est exactement ce que dit notre législation en matière de parité, où les femmes doivent représenter 40 % des listes électorales des partis aux élections législatives et européennes.»
D’ailleurs, après le départ de Christophe Hansen pour la Commission, c’est Martine Kemp qui reprendra son siège d’eurodéputé, pour la deuxième fois. «Nous sommes le seul pays à avoir 50 % de femmes au Parlement européen, avec trois hommes et trois femmes», claironne Luc Frieden.
Toujours en matière de parité et de poste occupé par un ou une socialiste, il rappelle la présence dans l’équipe de l’exécutif de la vice-présidente exécutive pour une transition propre, juste et compétitive et commissaire à la Concurrence, l’Espagnole Teresa Ribera.
Une présidente «à l’écoute»
Face à la presse, Luc Frieden n’a pas tari d’éloges à l’endroit de la présidente von der Leyen, avec qui il a longuement conversé au téléphone, mardi matin encore. «Elle a montré qu’elle était une grande Européenne en donnant la même importance aux grands et aux petits États», a observé le Premier ministre.
D’ailleurs, la nomination de Christophe Hansen reflète «la qualité des discussions» qu’il a eues avec Ursula von der Leyen «durant l’été».
C’est une Commission équilibrée et le Luxembourg s’en sort très bien, c’est une équipe de compétences, dit en substance Luc Frieden. Concernant Christophe Hansen, il est parfaitement situé dans cette Commission «vu que son père et son frère sont agriculteurs», rappelle Luc Frieden.
En effet, le nouveau commissaire luxembourgeois est né à Wiltz en 1982 dans une famille d’agriculteurs, il est le benjamin d’une fratrie de sept.
Il est surtout reconnu par ses pairs au Parlement européen, où il siège depuis 2018, avec une courte parenthèse à la Chambre des députés avant sa nomination promise par Luc Frieden. Il a été, pendant six ans et demi, l’assistant parlementaire d’Astrid Lulling.
Il est le cousin de l’actuelle ministre luxembourgeoise de l’Agriculture, Martine Hansen, et le deuxième Luxembourgeois à occuper le poste de commissaire à l’Agriculture, après René Steichen.
