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Strasbourg : un gynécologue accusé du viol d’une patiente


illustration AFP

Un gynécologue strasbourgeois a été mis en examen cette semaine pour le viol d’une de ses patientes, à cause d’un toucher vaginal que la jeune femme estime « inapproprié ».

Le médecin, qui exerce depuis une trentaine d’années, conteste « farouchement » tout geste déplacé. Pour lui, « il ne s’est agi que de gestes médicaux, qui n’avaient aucune connotation sexuelle au sens où la loi pénale l’entend. Ce qui s’est passé était totalement étranger à toute notion de recherche de plaisir », a réagi l’avocat du gynécologue, Me Yannick Pheulpin.

A l’issue de sa garde-à-vue, l’homme a été placé mercredi sous contrôle judiciaire avec interdiction de poursuivre ses consultations à son cabinet. Il peut en revanche continuer à pratiquer des interventions chirurgicales à l’hôpital, a ajouté Me Pheulpin, confirmant des informations révélées par les Dernières nouvelles d’Alsace.

Les faits dénoncés remontent à octobre 2013, mais la jeune patiente, alors étudiante, n’a déposé plainte qu’en juillet 2014, a souligné Me Pheulpin. « Dans sa plainte initiale, elle évoquait un toucher rectal, mais devant la police en novembre 2014 elle parlait d’un toucher vaginal », a-t-il ajouté.

Les enquêteurs ont retrouvé trace d’une autre patiente qui avait dénoncé en 2008 le comportement du même gynécologue auprès du conseil de l’ordre, là aussi pour un toucher vaginal inapproprié. Mais elle n’avait pas déposé plainte à l’époque, et a récemment indiqué aux enquêteurs, qui l’ont entendue comme témoin, qu’elle ne souhaitait pas davantage le faire à présent.

« Le mettre en examen et lui interdire d’exercer, je trouve ça d’une violence inouïe au regard du contenu de ce dossier », a commenté l’avocat du médecin. Selon lui, « il n’y avait pas d’indices graves ou concordants justifiant » de telles mesures.

Ce dossier présente des similitudes avec celui d’un gynécologue d’Arras, lui aussi mis en examen mercredi pour viol, et qui lui aussi nie en bloc les accusations. Dans son cas, cependant, les poursuites concernent un grand nombre de patientes : une trentaine affirment avoir été victimes d’attouchements déplacés, pratiqués avec la main et un appareil de gynécologie dans le cadre d’une rééducation du périnée après accouchement.

AFP