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Dégâts agricoles

Le secteur agricole luxembourgeois peut respirer un peu. Après une année 2023 pourrie, le bilan des récoltes en 2024 fait état d’un léger mieux. De bons rendements au niveau des céréales de printemps, du colza et des pommes de terre permettent d’atténuer la baisse de 20 % pour les céréales d’hiver. Le blé panifiable a cependant connu un bas, au contraire d’une production fourragère très élevée et de bonne qualité.

Somme toute, il s’agit d’une année agricole mitigée. Une année sans période de sécheresse, comme en 2023, mais toujours avec des pluies abondantes. L’impact du changement climatique est indéniable et les agriculteurs doivent avoir conscience que ces phénomènes météorologiques extrêmes vont se multiplier et s’intensifier dans les années à venir. Comme le souligne à juste titre la ministre Martine Hansen, une diversification des cultures est «cruciale» afin de continuer à avoir des rendements suffisants. Sans évolution positive des prix pratiqués sur les marchés agricoles mondiaux, de bonnes récoltes ne permettront cependant pas d’éviter une production trop peu rentable.

En cette fin d’été, le rendement des céréales n’est pas le seul souci qui guette le secteur. Un autre problème majeur est l’épidémie de fièvre catarrhale (ou maladie de la langue bleue) qui se propage en Europe et aussi au Luxembourg. D’après le dernier décompte de l’administration luxembourgeoise Vétérinaire et Alimentaire (ALVA), on dénombre 658 animaux touchés au Grand-Duché. Même si cette maladie n’est pas dangereuse pour l’être humain, une incertitude peut gagner les consommateurs, avec à la clé une baisse des ventes de viande ou de lait. Il en va de même pour la grippe aviaire qui se propage dans les troupeaux de bovins aux États-Unis.

Dans cette énumération, on peut aussi citer la charge administrative et la multiplication de normes environnementales qui exaspèrent tout un secteur. Malgré les dérapages en marge des manifestations en début d’année, il existe certainement des concessions à faire. Des premiers pas sont engagés à l’échelle de l’UE. Mais pour en revenir aux rendements mitigés en raison des conditions météorologiques, les agriculteurs sont obligés de ne pas négliger la lutte contre le changement climatique.