Le Luxembourg peut-il se retrouver dans une petite forme de danger de relégation, dimanche, après la réception du Bélarus ?
La marge d’erreur est déjà réduite au strict minimum. L’Irlande du Nord l’a rétrécie au diamètre d’un goulot de Guinness en étant à Belfast, jeudi soir, tout ce que le Grand-Duché n’a pas réussi à être, c’est-à-dire, selon Luc Holtz «précis et rapide avec le ballon, dans les transmissions et la prise d’informations».
Le plantage nord-irlandais, pas totalement illogique en l’absence de tant de titulaires potentiels (M. Martins, Chanot, Sinani, Borges, V. Thill…) mais inattendu dans de telles proportions, est aussi une première dans l’histoire grand-ducale de Nations League. Jusqu’à présent, les Roud Léiwen avaient toujours été exacts au rendez-vous et lancé leur campagne sur des bases rassurantes. En 2022, ils avaient commencé par un succès en Lituanie (0-2). En 2020, c’est en Azerbaïdjan qu’ils avaient magnifiquement démarré (1-2).
En 2018, la Moldavie avait été balayée sans coup férir (4-0). Ce sont ces bases-là qui ont conduit à trois deuxièmes places consécutives et une montée en Ligue C (qui aurait même pu être suivie d’une ascension en Ligue B il y a deux ans). C’est aussi avec cette compétition que le Luxembourg a appris à grandir et à se dire qu’une forme de logique sportive fait de lui un favori évident à certains moments très précis du calendrier international.
Ce qui s’est passé à Windsor Park n’a rien balayé du standing, mais il a ébréché la belle confiance en soi et fragilisé la position de cette équipe dans la Ligue C, déjà.
Trouvez l’inspiration au Kazakhstan
Voir l’Irlande du Nord, 74e nation mondiale, s’imposer chez elle contre le n° 84 n’est pas anormal. Mais se dire que le Bélarus, 99e au classement FIFA, pourrait laisser Holtz et ses gars derniers du groupe avant de visiter la Bulgarie puis la Hongrie (pour le match retour délocalisé face au Bélarus), est plus inquiétant. C’est, très clairement, une petite forme de pression née de l’agencement du groupe. Pour rappel, les deux moins bons derniers de groupes sont relégués directement. Les deux meilleurs jouent un barrage contre des équipes de Ligue D. Et c’est déjà une donnée qu’il faut avoir à l’esprit, puisque Luc Holtz, après le tirage, a rappelé qu’il s’agit d’un groupe extrêmement ouvert. Donc dangereux.
Il va de soi que la perspective de réintégrer de manière totalement inattendue, d’ici à cet hiver, la cave du football continental, avec Andorre, Saint-Marin ou le Liechtenstein n’excite a priori pas grand monde à la FLF. À plus forte raison parce que tout le monde sait que le Luxembourg n’a plus rien à faire là. Au coup d’envoi, ce risque ne sera encore que très, très, très lointain, mais il a pris la forme d’une ombre dérangeante, jeudi.
Les retours sur la pelouse d’une caution technique (Danel Sinani) et d’un patron défensif en pleine seconde jeunesse (Maxime Chanot) vont rebooster un groupe qui a dû prendre une petite claque quand même, puisqu’il n’a pratiquement rien réussi à produire. Dimanche après-midi, il sera question de produire quelque chose qui, dans le jeu, pourra ressembler à l’excellente prestation face au Kazakhstan (2-1) dans la frustrante consolante des barrages de Nations League et dans le résultat, permettra d’éviter tout doute sur la menace que représente cette campagne. Parce que ce groupe, qui était en mars à deux matches d’une qualification pour l’Euro, n’a pas vocation à retomber si bas après être monté si haut.