La campagne Safe2Eat 2024 a été lancée par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et ses partenaires. Le Luxembourg, par l’ALVA, a pris le parti de sensibiliser sur les compléments alimentaires.
L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et ses partenaires ont lancé la campagne Safe2Eat 2024. Sur les 18 pays associés, le Luxembourg en fait partie pour la première fois et décide de s’attaquer aux secrets des aliments. Comment bien les manipuler, que contiennent-ils et quel impact ont-ils sur notre santé? Dans cette dernière catégorie, les compléments alimentaires sont ciblés. Sur place, c’est l’administration luxembourgeoise Vétérinaire et Alimentaire (ALVA) qui se charge du sujet.
Patrick Hau en est le directeur adjoint. Il explique : «Depuis les scandales liés au glyphosate, il y a presque dix ans, la réglementation européenne sur l’alimentation a pris le parti de la transparence. Aujourd’hui, la composition des produits internes à l’UE est scrutée et les infos sont facilement trouvables par les consommateurs. Mais il y a encore du chemin à faire.» Un chemin d’autant plus flou quand certains produits, comme les compléments alimentaires, sont parfois mal compris.
Fausses promesses, vrai danger
Tomber dans une arnaque aux compléments non réglementaires n’est pas si difficile. En surfant sur les réseaux, on peut tomber sur un influenceur faisant la promotion d’une invention qui lui a sauvé la vie. Elle prend la forme d’une gélule, d’un comprimé, en somme d’un médicament… «alors que les instances définissent les compléments comme des denrées alimentaires», complète Patrick Hau. Les médicaments sont soumis à des batteries de tests et d’autorisations avant une mise sur le marché. Les denrées beaucoup moins. De plus, les méthodes de vente sont sournoises car les revendeurs doivent rester évasifs et ne jamais faire référence à la guérison de maladie ou une partie du corps. Il est donc difficile de les accuser de faire la publicité de remèdes miracles à bas coût et facile d’accès.
Le premier problème est «la procuration via des sources non sûres, notamment en ligne sur des sites de pays tiers qui n’ont pas autant de réglementations à respecter», précise Elisa Barilozzi du service communication et relations internationales de l’ALVA. Par voie de conséquence, ces gélules peuvent être mal dosées et provoquer des surdosages. La vitamine D est un des cas les plus fréquents et entraîne des dommages aux reins, des calculs rénaux, voire une atteinte cardiaque à cause d’un excès de calcium dans le sang. Dans d’autres cas, c’est la confrontation entre une prise de médicament et un complément qui provoque des effets indésirables. Cependant, ces produits ont tout de même des bénéfices. Pour le directeur adjoint, c’est «à condition de consulter son médecin avant tout traitement prolongé. Ils sauront comment les utiliser et les doser afin de pallier les carences, ce qui est l’objectif courant».
Les remèdes de l’ALVA
Avec une présence encore moindre sur les réseaux sociaux, hormis quelques vidéos sur les allergies ou la lecture des étiquettes, l’ALVA se donne pourtant les moyens pour sensibiliser le grand public. Premièrement par le biais de conférences ouvertes au public au sujet de la sécurité alimentaire. Secondement grâce à leur site web, comme expose Elisa Barilozzi : «On a fait tout notre possible pour rendre l’accès à l’information plus simple.
En quelques clics, on peut trouver les différentes thématiques, vulgarisées par nos experts. Cette accessibilité, c’est notre attention première.» L’ALVA a également mis en place en 2023 un dispositif de signalement des produits accessible à tous. Cette «notification obligatoire d’un retrait/rappel dans la chaîne alimentaire» est accessible sur guichet.public.lu.
De notre collaborateur Simon Iung