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UTMB : victoire surprise du Français Bouillard, Schide brille chez les dames


Bouillard s'est imposé en 19 h 54 min 23 sec sur ce parcours dantesque (Photo : afp)

L’outsider français Vincent Bouillard a créé la surprise en emportant samedi la 21e édition de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc (UTMB), tandis que l’Américaine Katie Schide, archi-favorite, s’est imposée largement chez les dames.

Originaire d’Annecy, âgé de 31 ans et relativement inconnu dans le milieu du trail de très haut niveau, Bouillard figurait assez loin (69e) sur la liste des prétendants au podium et n’est pas membre d’une équipe sponsorisée mais il a bénéficié de l’abandon d’une grande partie des favoris. La victoire d’un quasi-inconnu est exceptionnelle à l’UTMB.

Bouillard s’est imposé en 19 h 54 min 23 sec sur ce parcours dantesque de 176,4 kilomètres de long et de près de 10.000 mètres de dénivelé positif consistant à faire le tour du géant de l’Europe occidentale, l’un des plus exigeants et les plus compétitifs du circuit mondial. Le Français Baptiste Chassagne et l’Équatorien Joaquin Lopez complètent le podium.

« C’est incroyable », a lâché le vainqueur à l’arrivée, semblant ne pas réaliser. Pour l’UTMB, qu’il disputait pour la première fois de sa vie, « je m’étais fixé trois objectifs: le C, finir en moins de 24 heures, le B plus près des 21 heures, et le A dans le top dix voire plus proche du podium, mais la gagne… », a-t-il résumé, encore sonné.

Bouillard a fait une grande partie de la course seul en tête et a terminé le parcours en 19 h 54 min 23 sec, devenant membre d’un club très restreint de coureurs ayant bouclé la course en moins de vingt heures.

Série d’abandons 

Il a profité de l’abandon de la plupart des grands favoris de cette épreuve, à commencer par celui qui portait le dossard numéro deux, l’Américain Jim Walmsley, victime d’une blessure à un genou après environ neuf heures de course.

D’autres sérieux candidats au podium chez les hommes ont fait de même, notamment les Français Mathieu Blanchard, également blessé, Aurélien Dunand-Pallaz et Germain Grangier, ainsi que le Britannique Tom Evans.

Chez les dames, où la course apparaissait assez ouverte en l’absence de la tenante du titre américaine Courtney Dauwalter, c’est sa compatriote Katie Schide, déjà victorieuse en 2022, qui s’est imposée en 22 h 09 min 31 sec, prenant la 13e place au classement général de la course hommes et femmes confondues.

La native du Maine (nord-est), âgée de 32 ans, s’était classée 2e à l’UTMB de 2023 et a également à son palmarès des victoires dans les prestigieuses courses de la Diagonale des Fous à la Réunion et la Western States en Californie.

« Les deux dernières heures étaient vraiment difficiles », a confié à son arrivée l’athlétique jeune femme blonde, à peine essoufflée. « Je voulais vraiment essayer de passer sous la barre des 22 heures. Je n’ai pas tout à fait réussi mais je suis entrée dans cette course avec plus de confiance en moi-même », s’est-elle félicitée. Schide devance la Néo-Zélandaise Ruth Croft et la Canadienne Marianne Hogan.

« Finisher » 

Comme chaque année, les quelque 2.300 participants s’étaient élancés vendredi à 18h00 de Chamonix devant des spectateurs survoltés, prêts pour nombre d’entre eux à passer une, voire deux nuits blanches, le long des sentiers pour soutenir leur champion.

Si les meilleurs mettent environ vingt heures pour venir à bout du trajet, l’enjeu pour beaucoup de participants est de terminer en moins de 46h30 pour être certifié « finisher », gage de statut dans ce milieu de passionnés.

L’UTMB est le point d’orgue des huit courses organisées au pied du géant des Alpes et qui attirent chaque année des milliers de coureurs et des dizaines de milliers de spectateurs, au point de provoquer la saturation de la vallée alpine et l’exaspération de certains habitants.

Les « valeurs » du groupe UTMB ont récemment fait l’objet d’une vive polémique. La légende de la discipline, l’Espagnol Kilian Jornet, avait semblé suggérer aux athlètes de boycotter la course, critiquant notamment son « impact environnemental ».

Mais cet appel semble avoir trouvé peu d’échos et les organisateurs ont depuis annoncé des initiatives pour répondre à ces critiques. Quant au Catalan, il est absent et s’est à la place engagé dans une traversée des Alpes visant à rallier le plus grand nombre possible de sommets de 4.000 mètres.