Deux usines de l’entreprise d’équarrissage Atemax sont saturées, ce qui entraîne de « forts retards de collecte » d’animaux morts chez les éleveurs du nord-est de la France, contraints de conserver les cadavres malgré les risques sanitaires, a-t-on appris auprès de l’entreprise et des éleveurs.
L’entreprise Atemax, chargée de l’équarrissage – l’enlèvement des cadavres – dans le nord-est et l’ouest du pays, reconnaît des retards depuis deux semaines, a-t-elle indiqué dans un communiqué, confirmant une information de France Bleu.
Pour Atemax, « cette situation est la conséquence des pics de chaleur de fin juillet/début août qui ont provoqué une surmortalité » et « une augmentation des volumes avec afflux de matières particulièrement dégradées et difficiles à traiter dans les usines de Vénérolles (Aisne) et de Saint-Langis-lès-Mortagne (Orne) ».
Les demandes d’enlèvement d’animaux trouvés morts sont en « hausse de 10 à 50% » par rapport à l’an dernier, a chiffré Sophie Grégoire, directrice de la communication de l’entreprise. La « liquéfaction des matières premières » liée à la chaleur a entraîné des « soucis techniques », affirme-t-elle.
« Dans certains départements, notamment les Vosges et la Meurthe-et-Moselle, les cadavres ne sont plus ramassés déjà depuis plusieurs jours », rapporte Alain Boulard, président de la Chambre d’agriculture de l’Aube et président de la commission élevage du Grand Est.
Selon lui, le délai habituel est de 48 heures. « On a déjà eu des retards, quelques perturbations, mais à ce point-là non », explique-t-il. « Ça pose de gros soucis de salubrité publique. »
« Les températures élevées accélèrent la décomposition des corps, entraînant des risques de propagation de maladies et des nuisances olfactives », explique Frédéric Van Westeinde, directeur de la FDSEA de la Haute-Marne.
« C’est horrible, l’odeur est terrible », témoigne Benoît Chamagne, éleveur de vaches laitières en Haute-Saône. Deux de ses veaux sont morts-nés le 14 août et n’ont toujours pas été ramassés, assure-t-il.
Atemax précise que des discussions sont en cours avec les « services de l’État » afin de trouver des « solutions alternatives », sans pouvoir donner de délai avant un retour à la normale.
La flambée de fièvre catarrhale ovine fait aussi craindre une nouvelle accumulation de cadavres. « Des centaines d’éleveurs pourraient être concernés » en Côte-d’Or par exemple, s’inquiète le président de la FDSEA du département, Jacques de Loisy.