Marisa Matias, membre du Bloc de gauche et candidate à l’élection présidentielle de janvier, était en visite à Luxembourg, hier.
La date officielle du lancement de sa campagne est le 7 novembre. Mais si Marisa Matias est venue au Luxembourg en amont, c’est aussi pour des raisons sentimentales. Avec un père ayant travaillé un temps dans la construction au Grand-Duché, la femme politique, membre du Bloco de Esquerda, connaît bien le pays et la diaspora portugaise locale ainsi que les difficultés qui l’ont poussée à quitter le Portugal. Elle-même ayant grandi dans un village pauvre, elle rêve d’un temps où plus aucun Portugais «ne sera obligé d’émigrer».
Pour Marisa Matias, la «politique d’austérité» de Pedro Passos Coelho a échoué. Elle exige donc la démission du Premier ministre confirmé à son poste, à l’issue des élections législatives du 4 octobre dernier qui ont vu la coalition de droite Portugal à Frente (PàF) arriver en tête (38 %), sans pour autant atteindre la majorité absolue.
Avec les socialistes et les communistes, elle entend renverser ce gouvernement certes «légitime», soutenu par le président Aníbal Cavaco Silva, mais qu’elle juge problématique d’un point de vue «démocratique». Seules conditions pour un accord historique de la gauche : «La protection du travail et la défense des salaires et retraites.» Pour Marisa Matias, il est «temps de prendre des risques» afin de «défendre la dignité du peuple portugais».
Frédéric Braun