BGL LIGUE Un épais rapport rédigé par l’arbitre de Wiltz – Strassen accable le club nordiste. Qui ne comprend pas.
Le rapport de Cédric Biever fait six pages. C’est long. Mais c’est à la mesure de ce Wiltz – Strassen que l’arbitre aurait, a priori, envisagé de ne pas faire reprendre à la mi-temps. «Non, ça c’est juste des mots, du show. Oui, je l’ai entendu crier au public « attention, je rentre à la maison ! » Et eux, ils lui ont répondu que c’était sans doute la meilleure chose qu’il ait à faire. Mais on n’a pas eu à lui demander de faire reprendre le jeu. Il l’a fait tout seul», répond Michael Schenk, président wiltzois très agacé par ce qui risque de devenir une affaire de plus portée au passif de son club, qui ne le mérite pas. «En général, je viens dans le couloir lors de tous les matches, par précaution. Mais là, j’y étais parce que, justement, toute la tribune le sifflait et je voulais être sûr que personne ne tente de pénétrer à sa suite dans le couloir.»
Le patron du club est formel : personne n’a mis un pied dans le vestiaire. Ce n’est a priori pas ce que dit le rapport, selon nos informations : M. Biever cite même nommément une personne qui se serait rendue «coupable» de cet empiétement.
«Ils ne voient pas. Ou alors selon leur envie»
Que risque Wiltz, demain, si tant est que le tribunal fédéral s’en saisisse directement ? Cela peut-il aller jusqu’à la suspension de terrain ? Cela, le comité ne veut pas l’envisager : «Soyons sérieux ! Alors il faudrait en prononcer tous les week-ends ! Une suspension juste parce qu’un arbitre prend mal le fait d’avoir été sifflé par tout un stade ? Je sais que chez nous, c’est parfois chaud. Mais nos supporters, ils ne critiquent pas que les arbitres. Les joueurs en prennent aussi pour leur grade. Mais dimanche, contre Strassen, il n’y avait absolument aucun danger ! Ce n’est pas aussi grave que ce que M. Biever écrit !» De toute façon, jusqu’à mercredi matin, aucune «invitation» à venir s’expliquer n’était parvenue dans les bureaux du club.
Pourtant, ce n’est sans doute pas l’envie d’en discuter qui manque à Michael Schenk, exaspéré par un certain nombre de choses. Sur la prestation de M. Biever, lors de la 3e journée, le président ne discute nullement les deux penalties infligés à son équipe, mais il réclame une expulsion non infligée à Myre côté strassenois et deux penalties pour son équipe, dont un illustré par vidéo.
«Seulement, le tribunal continue de ne pas regarder les preuves quand on les lui apporte. La saison dernière, on est venu s’opposer à une expulsion de Kevin avec des images très concrètes, qui prouvaient que son rouge était injuste. Mais ils ne voient pas. Ou alors selon leur envie.»
Il y a aussi le fait que les clubs se sentent tenus à l’impossible pour protéger les arbitres. Et que le fait qu’on envisage de suivre scrupuleusement les conclusions du rapport de M. Biever au nom de la protection qui leur est due, peut en braquer certains. «La FLF dit qu’on n’a pas assez d’arbitres ? Très bien, mais on n’a pas non plus assez de bénévoles. Et s’il faut protéger les arbitres, alors on n’a pas assez de personnel pour le faire. Et d’ailleurs, on n’est pas des agents de sécurité professionnels. Il faut en employer sur les matches ? Très bien, mais alors que la fédération nous aide à payer. Ce doit être 50 euros de l’heure, multiplié par quatre heures, pour plusieurs agents de sécurité. Sans compter le prix du trajet.»
En attendant, c’est le stade Um Pëtz qui risque d’être pointé du doigt. Encore une fois.