Le champion en titre est le seul club de l’élite à évoluer, pour l’heure, avec un maillot vierge de tout annonceur. Qu’est-ce que c’est que cette histoire?
Pourquoi diable le FCD03 n’a-t-il pas de sponsor maillot en ce début de saison? Un champion du Luxembourg, ça ne fait pas recette ?
Fabrizio Bei : (Il sourit) Ah oui, ça, ça étonne tout le monde. Tout le monde pense qu’on n’en a pas. En fait, la raison est très simple : nous avons eu un problème de retard de livraison de nos équipements, ce qui a décalé le flocage. Comme on a repris tout de suite la compétition avec la Ligue des champions et que les bons à tirer n’étaient pas arrivés, on a pris un certain retard. Je pense que, théoriquement, on les aura avant le derby (NDLR : le 1er septembre), sauf si l’on considère que cela nous porte bonheur vu nos résultats (NDLR : trois victoires sans encaisser de but) et qu’on ne change rien (il rit)…
Il s’agit donc tout bêtement d’un retard dans les équipements ?
Un sponsor ne nous avait pas encore envoyé sa réponse définitive alors qu’on venait de signer un contrat. Vous imaginez s’il ne se voit pas sur le maillot alors que les autres y sont? Alors j’ai pris la décision, moi, de ne pas créer le moindre problème entre mes sponsors. J’ai préféré jouer sans aucun sponsor déjà en Coupe d’Europe plutôt qu’avec un qui manque. Ce n’aurait pas été juste. Mais c’est surtout une histoire de timing pas respecté. Mais on arrive en fin de contrat avec notre fournisseur, donc comme on n’est pas très contents…
Rendez-vous compte : certains de nos supporters ont voulu commander le maillot du titre, la saison passée, et ils ne l’ont toujours pas reçu. J’avoue qu’on est un peu déçus. Nous avons déjà joué en Adidas, en Kappa, en Hummel… je lance un appel aux intéressés ! Un appel d’offres, quoi.
À quoi ressemblera-t-il, l’équipement differdangeois, quand il sera enfin prêt ?
Trois sponsors sur le devant du maillot, deux sur le côté, un derrière. Plus deux sur le short. Presque tous les mêmes que la saison passée, puisqu’on signe généralement des contrats de deux ou trois saisons.
Comme on a une image de marque à faire valoir, il y a certains sponsors potentiels qu’on a refusés
Tiens, comment ça se passe, d’ailleurs ? Est-ce vous qui devez démarcher ? Ou êtes-vous sollicités, surtout maintenant que vous avez été champions ?
C’est nous qui démarchons, en général. Ce sont beaucoup des entreprises qui travaillent autour de moi, dans l’immobilier, la construction, les assurances… On prend déjà ceux qui ont le budget, parce que ça coûte un peu quand même. Par exemple, on a ING depuis plus de dix ans. Mais comme on a une image de marque à faire valoir, il y a certains sponsors potentiels qu’on a refusés.
Qui, par exemple ?
(Il sourit) Des sponsors qui ne convenaient pas pour ce club… Il faut voir ce qu’on veut et ce qu’on ne veut pas. Mais des clubs comme la Lazio ou le Barça jouent ou ont déjà joué sans sponsor maillot. Je sais, ça fait bizarre, mais c’est joli aussi.
Et ça rapporte combien ?
C’est… intéressant. Pour tous les clubs, ça l’est. En général, c’est sur les maillots qu’on trouve les partenaires fidèles. Et pour eux, c’est encore plus important d’être sur les maillots du champion.
On y trouve assez de place, au regard des règlements de la fédération sur la taille des publicités autorisée ?
Oui, on a assez de place disponible. On est certains clubs à rajouter un sponsor sur les fesses des joueurs, mais je ne crois pas qu’il en faille plus, sinon cela fera hommes-sandwiches. C’est bon, il faut que ça reste un maillot de foot! Et moi, je suis content sur un point, le plus beau logo, on l’a déjà sur le maillot. Il est discret, mais on jouera avec toute la saison : sur l’épaule, il y a le logo de la Ligue des champions…