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[BGL Ligue] Officiellement, la Jeunesse n’est «pas inquiète» pour son attaque qui tousse


Arnaud Bordi cherche des solutions. (photo Luis Mangorrinha)

Plus mauvaise attaque de l’élite, délestée de presque tous ses joueurs offensifs, la Vieille Dame reconstruit avec des recrues censées… «rentrer dans le budget». Pour le moment, ça se sent.

La Jeunesse, qui n’a marqué qu’une fois en 270 minutes cette saison avant d’aller affronter le Swift chez lui, samedi, doit-elle s’inquiéter de son manque de créativité offensive autant que de son rendement devant le but ? On a posé les questions à son coach et à son meneur de jeu.

La Jeunesse a-t-elle des regrets sur les départs estivaux ?

La Vieille Dame avait-elle une marge de manœuvre sur son marché estival, afin de garder certains éléments offensifs d’une attaque qui était finalement la sixième la plus prolifique de l’élite, la saison passée? Arnaud Bordi a dit très tôt qu’avec le budget qu’on lui avait accordé (et qu’il estime «deux à trois fois inférieur à ceux des adversaires rencontrés jusque-là»), il lui faudrait procéder à des arbitrages pour savoir qui il voulait absolument conserver. Toni Luisi, 5 buts en 13 matches, voulait partir après un clash printanier. Junior Mendes, 8 buts en 14 matches, était lui appelé à de plus hautes destinées et son transfert à Guingamp, en Ligue 2, en atteste.

Mais Alexandre Arenate, qui apportait de la profondeur et était revenu en grâce en fin de saison? Ou Ahmed Mogni, qui a longtemps négocié. «Mogni, j’aurais voulu le garder pour sa palette technique, consent Bordi. Mais il y avait la réalité économique. Les garçons ne voulaient pas trop s’éloigner de leurs contrats initiaux, alors que nous, on avait un cap qu’on ne pouvait pas dépasser sur les salaires. Je les comprends. Mais aujourd’hui, tous deux sont sans club.» Et la Jeunesse est sans trait d’union avec son attaque de la saison passée, littéralement démantelée.

Je reste sur ma faim, ils peuvent donner plus

Quelle est la qualité des recrues ?

Mises bout à bout, les performances récentes des recrues offensives invitent à la prudence. Le staff peut-il en tirer quelque chose d’efficace à ce niveau de performance? Liam Nuremberg débarque à 18 ans seulement, prêté par le RFCU et sans avoir jamais vraiment rien montré de probant dans un championnat relevé. Shaquille Dutard n’a pas non plus le profil du grand buteur qui pourrait s’engouffrer dans la brèche : 21 pions inscrits en 116 matches de championnat en N2 et N3, avec une meilleure saison à 7 buts en… 2019. Deniz Muric va aussi devoir hausser le niveau, lui qui revient de PH et compte jusque-là 71 matches de DN pour 13 petits buts.

Les deux jeunes ayant été formés à Metz et recrutés très récemment (lire ci-dessous) peuvent-ils être de divines surprises? En attendant et pour l’heure, les Bianconeri ont la pire attaque de BGL Ligue en compagnie de Mondercange et du Fola. L’analyse de Bordi, satisfait de son recrutement, ne s’affranchit pas d’une dose de critique : «Je reste sur ma faim. Ils peuvent donner plus.» Il attend encore notamment que Muric (ou Dutard) puisse vraiment s’emparer du rôle de costaud en pointe, capable de bouger des défenses, un profil que la Vieille Dame n’avait déjà pas la saison passée et dont elle manque cruellement.

Arnaud Bordi et ses joueurs sont-ils inquiets ?

La Jeunesse se doutait bien que l’attaque serait le gros chantier de l’été. Et même qu’il s’étalerait sur l’automne. Mais au-delà d’une critique sur le secteur offensif, force est de reconnaître que beaucoup de piliers manquent à l’heure actuelle un peu partout sur le terrain. En ce qui concerne l’attaque, Deruffe entame sa revalidation et Deidda patiente toujours pour sa deuxième opération des croisés. «Le coach comptait vraiment sur lui en faux ailier ou en neuf, se désole Joao Teixeira. Et il était revenu très en forme.»

Ceci dit, avec la constellation du moment, les manques sont criants. «Ce que l’on propose dans les trente derniers mètres n’est suffisant ni individuellement ni collectivement. Disons qu’on n’est pas inquiets, mais en réflexion. On garde cette ambition, ce projet, de proposer du jeu, même si cela peut nous mettre en danger dès que, techniquement, on n’est pas assez justes. Comme face à Pétange, qui a eu des contres.» Il perçoit tout de même une évolution qu’il a relevée contre le Progrès, entre la première et la deuxième période, en l’absence de garçons comme Lapierre ou Todorovic.

Joao Teixeira, qui avait constaté une différence monumentale entre la phase aller et la phase retour, la saison passée, appelle au calme : «On a beaucoup de nouveaux. C’est en train de prendre, mais il faut du temps.» Mais la Jeunesse en a-t-elle tant que ça?