Au départ de la Vuelta samedi, le champion national est impatient de s’attaquer à son deuxième grand tour de la saison, ceci pour la première fois de sa carrière.
On se souvient de sa belle et longue escapade sur les routes de la 20e étape du Tour de France, dans l’arrière-pays niçois, en direction du col de la Couillole. Ceci quelques jours seulement après avoir souffert le martyre à la suite d’un coup de chaud. «Les deux premières semaines du Tour s’étaient très bien passées, puis j’ai eu un coup de chaud au début de la dernière semaine. J’ai eu deux ou trois jours de moins bien et mon corps a eu besoin d’un peu de temps pour récupérer. J’étais content de finir le Tour sur une bonne note. J’ai couru de manière agressive et j’ai tout donné jusqu’à la ligne. Ça faisait plaisir», explique Kevin Geniets.
Car si effectivement, ce jour-là encore, Tadej Pogacar mit un point d’honneur à remporter un succès d’étape à la veille du chrono final, le cinquième des six sur la dernière Grande Boucle, le Luxembourgeois avait marqué les esprits par son bel esprit offensif. C’est d’ailleurs avec cette farouche volonté de viser un succès d’étape qu’il va s’élancer dans le Tour d’Espagne, qu’il avait déjà disputé en 2021 pour ce qui était son premier grand tour.
Il y revient donc, mais il s’agira cette fois de doubler Tour-Vuelta. «Ça recommence, sourit-il. Après le Tour, je me suis octroyé une semaine de repos total, puis j’ai repris l’entraînement en montagne chez moi, autour d’Annecy où j’ai tout ce qu’il faut. Je vais me lancer de Lisbonne en espérant trouver des ouvertures. Contrairement au Tour de France, il n’y aura pas beaucoup de sprints sur cette Vuelta. Et sans doute beaucoup d’opportunités pour les échappées…»
Gaudu en reconquête
Chez Groupama-FDJ, les choses sont claires. «Je sens que j’ai besoin de rejouer un classement général sur un Grand Tour. Sur ce Tour d’Espagne, je suis très motivé pour me battre avec les meilleurs pendant trois semaines. Les premières étapes seront déterminantes», explique un David Gaudu, forcément déçu de son dernier Tour de France et en reconquête.
«Il doit redevenir le coureur du général qu’il est! Il faudra rester dans le match, ce qui n’empêche pas d’aller chasser des étapes. J’attends de l’ensemble du collectif, le même état d’esprit que sur le Tour de France : offensif et dynamique. Les opportunités seront nombreuses à nous de les saisir avec des coureurs comme Quentin Pacher, Kevin Geniets ou encore Rémy Rochas», indique encore Thierry Bricaud, directeur sportif.
Pour en revenir donc à Kevin Geniets (27 ans), l’intéressé se sent justement «très bien physiquement», prêt à enclencher une nouvelle dynamique sur des tracés très difficiles. «Le profil de cette Vuelta est extrêmement dur. On aura 10 000 mètres de dénivelé de plus que sur le Tour», confirme-t-il. Une chose est sûre, on verra le champion national passer à l’attaque. Reste à savoir quand.
«Comme sur le Tour, cela ne se prévoit pas à l’avance.» Cela dépend essentiellement du déroulement d’une course qui risque encore une fois d’être cadenassée par «le gros collectif d’UAE Emirates», même si «le duo de Bora Roglic-Vlasov en impose». On sent une envie débordante chez Kevin Geniets d’accrocher ce qui serait un premier succès d’étape sur un grand tour. À la suite de ce Tour d’Espagne, le Schifflangeois de Groupama-FDJ pourrait, «en fonction de (s)on état de fatigue», enchaîner avec les difficiles Mondiaux de Zurich, le 29 septembre.