Mondorf a fait quatre points en inscrivant trois petits buts tous marqués (ou donnés) par des remplaçants au coup d’envoi. On appelle ça du coaching gagnant?
À Mondorf, le bonheur vient du banc. Il y a dix jours, les hommes de David Zitelli sont menés 1-0 par la Jeunesse, à la Frontière. Lopes et Costinha entrent en jeu en même temps, à la 85e. Trois minutes plus tard, le premier centre pour le second et ils arrachent ensemble le nul (1-1). Dimanche dernier, Bettembourg mène 0-1 au stade John-Grün. Lopes entre cette fois à la 53e… et égalise à la 63e. Mieux encore : Tinelli a lui pénétré sur la pelouse à la 54e et Cervellera à la 76e. Dans les arrêts de jeu, ce dernier lance son attaquant, qui fait mouche (2-1).
Bref, chez l’actuel 6e de BGL Ligue, 100 % des buts, de la construction à la finition, avaient les fesses posées sur la touche au coup d’envoi. Fatalement, il fallait aller parler à David Zitelli, pour lui parler du «flair de l’entraîneur»…
Le « coaching gagnant », c’est une notion à laquelle vous croyez?
David Zitelli : (il rit) Il paraît qu’on dit ça, oui. Alors moi, je pense qu’effectivement, ce n’est pas du hasard, mais aussi que ça tient à tellement peu de choses que je serais un « mytho » si je vous disais que tout est voulu, que j’avais demandé à mes joueurs d’aller chercher précisément là où ça a marché.
Il n’est pas question de consignes extrêmement spécifiques, quand ils entrent en jeu avec l’espoir de faire basculer le match?
En général, je leur demande juste de faire la différence. Je leur rappelle aussi, avant, que c’est un choix personnel, s’ils sont remplaçants. Que j’ai jugé sur la semaine de travail et en fonction de l’adversaire mais qu’ils ont autant de qualité que leurs coéquipiers. Je leur redis qu’ils vont rentrer et que je suis sûr qu’ils vont faire la différence et j’espère fortement qu’ils pensent que je me suis trompé.
Je serais un « mytho » si je vous disais que tout est voulu
Certains de vos buteurs et passeurs décisifs de ce début de saison sont-ils déjà venus vous le dire?
Non, mais c’est s’ils le pensent que la concurrence fait avancer tout le monde. J’aurais envie qu’ils viennent me voir en me disant, après le match, « tu vois, je t’ai prouvé que tu avais tort et que je méritais d’être titulaire ».
On dit souvent que dans une équipe, il faut toujours garder tout le monde concerné. C’est plus simple quand ce sont les remplaçants qui font la différence, non?
Ah! mais je pense sincèrement que pour tenir une saison, il faut maintenir tout le monde motivé et donner de l’espoir. Il faut que les gars entendent « continuez à travailler, vous aurez votre chance ». Et je tiens toujours parole sans faire de cadeau. C’est au mérite, à la mentalité.
Tous ces changements qui ont été décisifs, auriez-vous fait les mêmes si vous n’aviez eu droit qu’à trois remplacements au lieu de cinq?
Non… Non! Et c’est bien que le foot évolue au pays. Je n’aurais jamais pu gérer les fins de matches comme ça avant. J’aurais été limité…
Qui sortira du banc, dimanche, à Rosport, pour gratter un ou trois points?
Eh bien je vous dis ça dimanche soir. Maintenant si ça marche comme ça tous les week-ends, franchement, j’irai jouer au loto. Mais je sais déjà quel sera mon onze de base, parce que c’est Rosport et parce qu’il faudra apporter quelques modulations par rapport à Bettembourg…