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Vite, un logement avant la rentrée


Dans l’impossibilité d’accéder à la propriété, et dans l’urgence, des familles louent le premier bien qui les arrange. Cher et parfois insalubre.

Même insalubre pour un loyer exorbitant, certaines familles prennent ce qu’elles trouvent pour pouvoir au moins inscrire leurs enfants à l’école primaire de la localité. Petite histoire.

Il n’est plus nécessaire de rappeler que l’accès à la propriété est réservé aux plus aisés dans ce pays. Inutile aussi de revenir sur la liste d’attente qui s’allonge pour l’obtention d’un logement social avec près de 6 000 demandes. Le Fonds du logement (FDL) a loué ou reloué 218 logements l’an dernier et a procédé à 18 ventes ou reventes.

Dans son dernier rapport d’activité, le FDL indique que 50 % des ménages luxembourgeois sont éligibles pour les logements locatifs abordables, 60 % pour les logements en vente abordable et 70 % pour les logements en vente à coût modéré.

Actuellement, le FDL gère un patrimoine immobilier de plus de 2 200 logements locatifs dans 49 communes, dont 64 % se situent à Luxembourg, Esch-sur-Alzette, Differdange et Dudelange.

Le mois d’août est la dernière ligne droite pour trouver un logement dans l’urgence quand des enfants doivent être scolarisés à la rentrée de septembre si l’on ne veut pas perturber les enfants au milieu d’une année scolaire ou éviter des longs trajets pour terminer l’année. L’attribution d’un logement social pour les derniers arrivés est un rêve qui s’éloigne au regard des chiffres.

Alors, souvent, on saisit l’occasion qui se présente sur le marché locatif privé avec des loyers qui flambent à mesure que diminuent les espoirs d’accéder à la propriété, vu les prix de vente exorbitants, mais également les taux d’intérêt très hauts qui en font renoncer plus d’un.

Martina (nom d’emprunt) et son mari, parents d’un enfant qui va faire son entrée dans la vie scolaire, ont ainsi loué un rez-de-chaussée il y a peu, avec une seule chambre pour toute la famille. Le bien, dans un immeuble ancien, non rénové, est loué pour 1 600 euros par mois, pour une soixantaine de mètres carrés.

D’origine capverdienne, le couple l’a obtenu grâce à un membre de la famille qui connaissait la propriétaire. Sans tarder, Martina a cherché à faire des ménages pour gagner un peu d’argent, tout en apprenant le français.

La semaine dernière, elle a décidé avec son mari de passer un coup de Kärcher sur la petite terrasse qui borde le trottoir, histoire d’arranger un peu ce logement vétuste. Mission impossible. Le nettoyeur haute pression a fait sauter les plombs du petit immeuble qui abrite trois appartements.

Après trois essais, en éteignant tous les appareils, elle a renoncé. Mais du coup, les locataires s’interrogent sur l’installation électrique de l’immeuble en se demandant s’il était bien aux normes.

Ce n’est pas Martina qui cherchera des histoires, trop heureuse d’avoir trouvé un logement à la dernière minute, avant la rentrée scolaire. La famille se débrouillera avec ce qu’elle a.

Le permis de louer sans se presser

En attendant, le député déi Lénk David Wagner voulait savoir si le ministre du Logement, Claude Meisch, comptait suivre l’exemple des quatre communes frontalières françaises qui ont annoncé la mise en place d’un «permis de louer» dès janvier 2025, suivant un contrôle de l’habitabilité et de la salubrité effectué par les autorités.

Une nouvelle réglementation qui s’appliquerait à la première location d’un logement ou lors d’un changement de locataire pour les biens déjà loués.

Le ministre avait déjà eu l’occasion d’informer les députés que le groupe de travail interministériel «critères de salubrité et de sécurité des logements» sera réactivé.

«Dans ce cadre, il est prévu d’impliquer étroitement les communes, afin de leur demander leurs observations et propositions», précise-t-il, et «une revue de la législation afférente en collaboration avec tous les concernés s’impose», ajoute-t-il.

Le «permis de louer» mérite d’être analysé par le groupe de travail qui va reprendre du service, tout comme la pertinence d’autres mesures éventuellement nécessaires pour lutter contre les «marchands de sommeil», informe, en substance, le ministre Meisch.

À l’heure actuelle, et selon la législation en vigueur au Luxembourg depuis 2019, des contrôles des logements et des chambres mis en location ou mis à disposition peuvent être effectués par le bourgmestre de la commune.

Pour autant, aucune statistique nationale ne permet de déterminer le taux de la population vivant dans des conditions de logement insuffisantes.

Quant au plafonnement actuel des prix des loyers, le ministre Meisch, on le sait, veut se laisser du temps.

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