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[JO-2024] Dauch, biberonné aux JO


Jean-Sébastien Dauch aura vu beaucoup d’athlé… mais pas seulement!

Le secrétaire général de la FLA n’a pas pu être accrédité. Alors, il a acheté des tas de billets pour aller voir plein de sports. La passion était la plus forte.

Figure bien connue, et pour cause, de l’athlétisme luxembourgeois, Jean-Sébastien Dauch est bien à Paris. Mais pas question pour lui d’aller au village olympique ou de bénéficier des transports Paris-2024. La raison est toute simple : tout secrétaire général de la FLA qu’il est, il n’a pas été accrédité pour ses Jeux.

Pour quelle raison? L’explication est simple : «Il y a très très peu d’accréditations tous sports confondus. Après une discussion en interne, c’est le DTN Jean-Baptiste Souche qui a été désigné pour accompagner les athlètes durant ces JO. C’est une décision logique, car il était missionné sur la préparation sportive des athlètes», explique le technicien.

Qui n’avait, de toute façon, pas l’intention de rater ces Jeux presque à la maison. Il faut dire que Jean-Sébastien Dauch est tombé dans la marmite olympique quand il était petit : «J’ai été biberonné par les JO. Mon papa a fait partie de l’organisation des JO d’hiver en 1968 à Grenoble. Je me souviens qu’avec un de mes frères, on jouait avec la crosse de hockey de l’équipe soviétique, championne olympique. C’était une expérience unique. Un de ses meilleurs amis était l’adjoint du patron du comité d’organisation. Il venait souvent à la maison. Il y avait deux restaurants olympiques, un pour le bloc de l’Ouest un pour l’Est et mon père était responsable de celui du bloc de l’Est. C’était hautement politique. Il avait sympathisé avec différentes délégations. Si bien que chez moi, j’avais des pins soviétiques», sourit-il.

Donc, quand il a appris que les Jeux étaient organisés à Paris, il a été à deux doigts de tout quitter pour se lancer dedans : «Forcément, ça aurait été un rêve d’y participer. J’ai failli changer de métier en postulant à la FFA. J’avais quelques entrées pour aller au moins au premier barrage des différents entretiens pour travailler au comité d’organisation.»

Mais la raison l’a finalement emporté : «On avait notre vie au Luxembourg. Ça aurait fait une vie de frontalier à l’envers avec la semaine à Paris et le week-end à Luxembourg. Je trouvais que mes garçons étaient trop jeunes. Je n’étais pas prêt à faire ce sacrifice familial là. Mais, d’une certaine manière, c’est aussi cela qui m’a convaincu que ce qui m’animait, c’était le sport. Et du coup, c’est peut-être ce qui fait que je me suis encore davantage investi dans la fédé.»

Mais il avait fait une promesse à sa famille : ils iraient tous voir les JO.

Pas d’accréditations ? Pas de problèmes !

Pas d’accréditations ? Pas de problèmes, on va taper dans l’héritage ! Jean-Sébastien Dauch actionne tous les leviers qu’il peut. Il est d’abord tiré au sort dans la première vague. Il avait trois sports à choisir, ce sera le rugby à VII, un match de volley, car un de ses fils est fan, et une rencontre de hockey sur gazon : «Car j’avais envie de découvrir ce sport.»

En parallèle, il a appris que des places étaient disponibles auprès de World Athletics : «J’ai pris pas mal de places, sans savoir si j’aurais tout. On devait avoir 50 % de ce qu’on a demandé, mais finalement, j’ai fait un gros lobbying pour avoir 100 %!».

Il avait alors de l’athlé et trois autres sports. Mais ça ne lui suffisait pas : «De fil en aiguille, je me suis dit qu’il y avait deux sports que j’adore depuis que je suis gamin : le judo et l’escrime. Donc, dès qu’il y a eu des places, j’en ai pris.» Et puis tant qu’à faire : «J’avais eu des places pour le rugby féminin, mais avec la montée en puissance des hommes, je me suis dit que ce serait dommage de ne pas voir Antoine Dupont.»

C’est ainsi que, depuis plus de deux semaines : «On est arrivés la veille de la cérémonie d’ouverture», Jean-Sébastien Dauch, sa femme et ses deux enfants ont installé leur camp de base à Issy-les-Moulineaux.

Et l’expérience est visiblement top : «Je trouve ça fabuleux. C’est génial partout. Tout le monde est très respectueux. Au tout début des JO, j’avais été choqué par les sifflets contre les Argentins. À la fin de la journée, ils hésitaient à faire leur tour d’honneur, mais le public s’est levé et les a encouragés. Ça s’est bien terminé. Sinon, l’ambiance est géniale. C’est enthousiasmant. Le spectacle est très bon. Les animations aussi. L’expérience « public » est fantastique. Les bénévoles sont prévenants et avenants. La sécurité est très présente sans être oppressante.»

Un bonheur n’arrivant jamais seul, son fils aîné, qui voulait être bénévole, a finalement réussi à se faire embaucher par OBS, le diffuseur exclusif tout-puissant des JO. En plus, au Stade de France, lui qui est pratiquant d’athlétisme. Si bien qu’avec ce statut, plus besoin de place.

Jean-Sébastien Dauch a donc fait plaisir autour de lui : «Ses meilleurs copains. Sa copine. Elle n’est pas sportive mais jeudi, elle est tombée amoureuse de l’athlé. De l’ambiance.»

Et d’ajouter : «Tout le monde sait pertinemment que tu vois mieux à la télé. Mais personne n’a une idée de la puissance que c’est quand tu es sur place.» Au passage, il a également offert un jour le billet prévu pour son fils pour David Friederich : «Je lui avais dit pour le motiver un peu que s’il passait sous les 53″ sur 400 m haies, je lui offrais un billet. Il l’a fait. Chose promise, chose due.»

Donc oui, ça a coûté cher. Très cher. Mais, de son propre aveu : «Ça les valait !» Et c’est bien là l’essentiel !

Les vainqueurs du concours organisé par la BIL, parmi lesquels les athlètes Anaïs Bauer (à dr.) et Charel Gaspar (à g.) ont assisté à la session matinale d’athlétisme, vendredi au Stade de France. Photo : dr