Les homosexuels vont pouvoir donner leur sang à partir du printemps 2016, a annoncé mercredi la ministre de la Santé, Marisol Touraine, précisant que ce changement se ferait «par étapes», dans «le respect absolu de la sécurité des patients».
L’exclusion permanente des dons du sang des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes avait été instituée en 1983 en raison des risques du sida.
«Donner son sang est un acte de générosité, de citoyenneté, qui ne peut être conditionné à une orientation sexuelle. Dans le respect de la sécurité absolue des patients, c’est aujourd’hui un tabou, une discrimination qui sont levés», a déclaré la ministre en présentant mercredi aux associations concernées les mesures destinées à mettre fin à cette exclusion.
Marisol Touraine s’était engagée dès 2012 à revenir sur cette interdiction, conformément à la promesse faite par François Hollande avant la présidentielle. Pour garantir la sécurité des receveurs, cette «ouverture» se fera «par étapes», a indiqué la ministre.
La première, au printemps 2016, marquera la fin de l’exclusion permanente du don.
A partir de cette date, le «don de sang total» – la forme de don la plus courante où toutes les composantes du sang (cellules et plasma) sont prélevées – sera ouvert aux hommes qui n’auront pas eu de relations homosexuelles depuis douze mois, après un questionnaire et un entretien.
Deuxième possibilité, toujours à partir du printemps 2016: les hommes qui, au cours des quatre derniers mois, n’ont pas eu de relation homosexuelle ou ont eu un seul partenaire, pourront donner leur plasma (partie liquide du sang), grâce à la création d’une filière sécurisée où il sera mis en quarantaine pendant deux mois et demi environ pour s’assurer de son innocuité.
Cette filière sécurisée va, en outre, permettre aux autorités sanitaires de mener une étude sur le terrain sur ces nouveaux donneurs. Si cette étude démontre qu’il n’y a pas de risques, les règles du don du sang pour les homosexuels (ou les hommes ayant eu au moins un rapport avec un autre homme), se rapprocheront des règles générales appliquées aux autres donneurs. Cette deuxième étape interviendrait en 2017, précise le ministère.
AFP/M.R.