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Santé des enfants : un plan national écarté


Les enfants dont les parents sont les moins aisés sont ceux qui connaissent le plus de soucis de santé. (Photo : afp)

Interrogée par le LSAP, la ministre Martine Deprez souligne toutefois que la santé des enfants demeure «une priorité pour le gouvernement». Un accent particulier est mis sur la santé scolaire.

Fin janvier, l’Observatoire national de la Santé (ObSanté) avait publié son rapport intitulé «Eng gesond Zukunft : un rapport sur la santé de l’enfant au Luxembourg». Un des constats frappants : les disparités socio-économiques sont importantes et jouent sur l’état de santé des enfants. Ceux dont les parents sont les moins aisés sont ceux qui connaissent le plus de soucis de santé. Un écart qui a continué de se creuser entre 2014 et 2022 (lire également ci-contre).

Courant juin, les députés du LSAP Claire Delcourt et Mars Di Bartolomeo ont interpellé la ministre de la Santé, Martine Deprez (CSV) et le ministre de la Famille, Max Hahn (DP), sur les conclusions du rapport.

«Une première étape»

L’Observatoire avait également noté «que les rôles et les responsabilités en matière de santé pour les enfants (sont) répartis entre divers ministères et organes, et que les informations (sont) dispersées sur des sites et des supports variés, ce qui n’en facilite pas l’accessibilité».

Au moment de la présentation du rapport, la ministre de la Santé soulignait que le document constituait «une première étape pour guider sa politique durant les 4-5 prochaines années». Martine Deprez ajoutait avoir «bien noté les suggestions». 

Parmi ces suggestions figure le besoin de mettre en place une «stratégie nationale coordonnée visant à promouvoir et améliorer la santé des enfants, incluant la voix des enfants, et visant à rendre les services et soins de santé les plus respectueux possible de leurs droits et intérêts fondamentaux».

«Promouvoir un mode de vie sain»

En réponse à la question parlementaire des deux élus socialistes, les ministres compétents précisent que «l’accord de coalition ne prévoit pas l’élaboration» d’un tel plan national axé sur la santé des enfants. «Néanmoins, la santé des enfants est une priorité pour le gouvernement et en particulier pour le ministère de la Santé (…)», ne tarde pas à ajouter Martine Deprez, soutenue par son collègue Max Hahn.

Les ministres renvoient vers l’annonce du Premier ministre, Luc Frieden (CSV), à l’occasion de sa déclaration sur l’état de la Nation, de mettre un accent particulier sur la médecine scolaire. «Au début de l’année prochaine, la ministre de la Santé et de la Sécurité sociale présentera un plan qui transformera la médecine scolaire en santé scolaire. Nous voulons promouvoir de manière proactive un mode de vie sain auprès des élèves et garantir à tous nos enfants un accès adéquat à la médecine préventive. Nous accorderons avant tout la priorité à l’environnement social et à la santé mentale de nos enfants. Ceci dans le but d’affronter d’éventuels problèmes dans une approche intégrée, avec un volet médical, une assistance sociale et un contact avec les parents», soulignait le chef du gouvernement le 11 juin dernier.

«Au-delà de la santé scolaire, la santé des enfants en général est une considération clé dans tous les travaux du ministère», est-il encopre précisé dans la réponse à la question parlementaire précitée.

Des inégalités frappantes

Moins de la moitié des enfants de 11 à 12 ans interrogés sur leur état de santé estimaient que leur santé est excellente en 2022, décrit le rapport de l’ObSanté. Ce sont 43 % des filles et 29 % des garçons qui ont ressenti des problèmes de santé multiples plusieurs fois par semaine, voire quotidiennement. Une proportion en augmentation. Et les enfants des ménages peu aisés sont presque deux fois plus enclins à rapporter des problèmes de santé multiples et fréquents. Cinquante-deux pour cent des enfants de familles aisées se déclarent en excellente santé contre 23 % des enfants moins aisés.

Autres constats : un enfant sur cinq est en surpoids ou en obésité, près d’un écolier sur trois, de 5 à 7 ans, a des caries non traitées et un enfant sur 7 a été pris en charge pour traumatisme dans un service d’urgence chaque année entre 2013 et 2020.

David Marques avec I.S.

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