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France: la croissance surprend positivement malgré une consommation atone


L'Insee prévoit ensuite une contraction de 0,1 % du PIB au quatrième trimestre. (Photo AFP)

L’activité économique de la France a été plus vigoureuse qu’attendu au deuxième trimestre, portée par le commerce extérieur, mais la consommation des ménages, moteur traditionnel de la croissance française, inquiète par son atonie.

Cette première estimation de la croissance de l’économie entre avril et juin par l’Institut national de la statistique est supérieure à sa prévision d’une hausse de 0,1% par rapport au premier trimestre, durant lequel le PIB avait progressé de 0,3% (revu en hausse de 0,1 point).

Après les chiffres de croissance de la deuxième économie de la zone euro, sont attendus dans la matinée ceux d’autres poids lourds du continent – Allemagne, Italie, Espagne- et de la zone monétaire dans son ensemble.

« Bonne surprise »

Ces chiffres constituent « une bonne surprise, mais dans le détail, on reste très déçu dans la mesure où la demande intérieure reste très faible depuis trois trimestres consécutifs », a commenté Maxime Darmet, économiste pour l’assureur-crédit Allianz Trade, interrogé par l’AFP. Au printemps, marqué en fin de période par la convocation d’élections législatives anticipées et le début d’un blocage politique, l’activité a surtout bénéficié de la contribution du commerce extérieur, qui a progressé de 0,2%, selon l’Insee.

Face à des importations faibles, liée à la faiblesse des investissements et de la consommation des ménages, les exportations sont restées dynamiques, tirées notamment par la livraison d’un nouveau navire, continuant de combler les pertes enregistrées pendant la pandémie, a expliqué Maxime Darmet.

Après s’être inscrits dans le rouge sur les deux trimestres précédents, les investissements des entreprises sont repassés en territoire positif, avec une légère hausse de 0,1%. Ils ont été tirés par une accélération des investissements dans les services marchands, lesquels ont contrebalancé la poursuite du recul pour les produits manufacturés.

Loin de se tarir malgré l’objectif de 25 milliards d’euros d’économies fixé par Bercy en 2024 pour redresser des finances dégradées, les dépenses publiques sont restées dynamiques tant en termes d’investissements que de consommation, en hausse de respectivement 0,6% et 0,3%. En revanche, les investissements résidentiels des ménages restent à la peine (-0,5%), dans un contexte de taux d’intérêt demeurant élevés malgré la baisse amorcée en juin par la Banque centrale européenne (BCE).

« Douche froide »

Moteur traditionnel de la croissance française, la consommation des ménages est restée stable (0,0%) au troisième trimestre: les achats alimentaires ont reculé, tandis que la consommation en gaz et électricité a augmenté en raison d’un printemps frais, comme celle de services.

« C’est un peu la douche froide. Les ménages continuent de se serrer la ceinture dans la consommation de biens, notamment – ce qui est un peu inquiétant – les biens alimentaires, quand bien même l’inflation dans ce secteur a fortement reflué au cours des derniers mois », a estimé l’économiste d’Allianz Trade.

En juin, la hausse des prix en France a atteint 2,2% sur un an, au plus bas depuis près de trois ans. Selon une prévision de l’Insee, elle devrait encore ralentir à 1,9% sur un an en décembre.

Concernant le troisième trimestre, l’Insee avait dit début juillet s’attendre à un rebond plus net de la croissance économique grâce à une consommation des ménages revigorée et un effet positif des Jeux olympiques et paralympiques. Cet « effet JO » est estimé à 0,3 point sur la croissance, laquelle atteindrait 0,5% au total.

Le moral des entrepreneurs au plus bas

Ce stimulus pourrait toutefois être partiellement contrebalancé par l’incertitude politique créée par les élections législatives, qui n’ont débouché sur aucune majorité claire. Signe défavorable pour l’économie française, le climat des affaires, qui mesure le moral des chefs d’entreprise, s’est contracté de cinq points à 94 en juillet, tombant au plus bas depuis février 2021. La baisse de confiance touche tous les secteurs d’activité.

L’Insee prévoit ensuite une contraction de 0,1 % du PIB au quatrième trimestre. Pour l’ensemble de 2024, il anticipe une croissance de 1,1%, similaire à celle de 2023 et légèrement supérieure à celle du gouvernement démissionnaire (1%).

L’institut a également révisé en hausse de 0,1 point la croissance du PIB au quatrième trimestre de 2023, qui atteint désormais 0,4%.

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