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Armée : un déploiement prévu au Kosovo


La mission au Kosovo s’annonce délicate pour l’armée luxembourgeoise. 

Un bataillon belgo-luxembourgeois spécialisé dans les drones va se rendre au Kosovo dans le cadre de la KFOR. Il sera placé sous commandement grand-ducal.

L’armée luxembourgeoise entend assumer deux nouvelles missions, dont le commandement d’une unité belgo-luxembourgeoise de 12 militaires qui seront déployés pour une première mission d’un an au Kosovo dans le cadre de la Force pour le Kosovo (KFOR) menée par l’OTAN.

Pour la ministre de la Défense, Yuriko Backes, «Il s’agit de prendre nos responsabilités au niveau de l’UE et de l’OTAN au sérieux», comme elle l’a expliqué devant les députés des commissions jointes de la Défense et des Affaires étrangères et européennes. Le général Steve Thull, également présent mercredi à la Chambre, a présenté les détails de deux nouvelles missions proposées pour l’armée.

C’est dans un contexte de paix fragile que doit s’inscrire le déploiement de la mission de surveillance aérienne par drones menée par l’armée luxembourgeoise et dotée d’un budget de 1,15 million d’euros. À la suite d’une question des députés au sujet de la situation au Kosovo, les représentants de l’armée ont affirmé que la situation était calme, mais que les tensions pourraient reprendre si les forces de la KFOR de l’OTAN venaient à se retirer.

Le président de la commission des Affaires étrangères, Gusty Graas, a souligné que la reconnaissance récente du Kosovo par l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe était de nature à provoquer de nouvelles tensions dans la région. Les douze personnels affectés à la mission de surveillance, dont sept Luxembourgeois et cinq Belges, devraient être déployés sur une période allant du 15 avril 2025 au 15 avril 2026.

Le général Steve Thull a insisté sur le fait qu’il s’agira de la première fois que le Luxembourg assurera le commandement d’une mission jointe avec la Belgique, montrant que l’armée luxembourgeoise est devenue «plus mature». En réponse à une autre question des députés au sujet de la nature de la mission, les représentants de l’armée ont affirmé qu’elle consisterait exclusivement à recueillir des informations sur le terrain et à les transmettre au commandement de la KFOR.

Quarante-cinq soldats déployés à l’étranger

La seconde mission soumise aux députés lors de la réunion était celle visant à faire participer le Luxembourg à une «Capacité de déploiement rapide (RDC)» dans le cadre des efforts de sécurité et de défense communs de l’Union européenne. Il s’agit globalement de mutualiser les capacités de défense et de maintenir des unités déployables rapidement (EU Battlegroup) sur décision unanime du Conseil européen.

La mission prévoit une participation luxembourgeoise entre le 1er janvier 2025 et le 31 décembre 2025. Le Luxembourg mettrait plusieurs moyens à disposition dans ce contexte, dont du transport aérien via son avion A400M, de l’imagerie satellitaire via les capacités du satellite d’observation LUXEOSys (lorsqu’il sera opérationnel, en théorie à la mi-2025) ainsi que de la bande passante via LuxGovSat-1. En cas de déploiement, les frais additionnels engendrés pour l’armée devraient atteindre 275 000 euros.

Après les échanges sur les deux nouvelles missions proposées, les représentants de l’armée sont revenus avec les députés sur les autres missions auxquelles participent les militaires luxembourgeois à travers le monde. En tout, ce sont 45 personnes qui sont affectées à l’étranger, dont une grande majorité (27) dans le cadre de la mission de dissuasion «Forward Land Forces» en Roumanie.

Les députés ont voulu savoir comment les missions auxquelles participe l’armée luxembourgeoise sont choisies. Le général Thull a affirmé que les décisions étaient prises en fonction des besoins réels sur le terrain.