Du sabotage à quelques heures de la cérémonie d’ouverture des JO : la SNCF a subi dans la nuit de jeudi à vendredi une « attaque massive » qui perturbe fortement et pour « tout le week-end » la circulation de ses trains sur les axes Atlantique, Nord et Est, laissant 800 000 voyageurs dans l’expectative.
Au total, « 800 000 voyageurs » devraient être affectés sur le week-end par les conséquences de cette attaque, a indiqué le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou lors d’un point presse, dont 250 000 vendredi. »
La SNCF a été victime dans la nuit de « plusieurs actes de malveillance concomitants touchant les LGV Atlantique, Nord et Est », qui affectent la circulation des TGV, a indiqué le groupe dans un communiqué. Ces « incendies volontaires » destinés à « endommager les installations » ont touché des postes d’aiguillage à Courtalain (LGV Atlantique), Croisilles (LGV Nord) et Pagny-Sur-Moselle (LGV Est), a-t-il précisé.
« Un acte de malveillance a été déjoué » en revanche sur la LGV Sud-Est, à Vergigny. Des cheminots qui menaient des opérations d’entretien pendant la nuit ont repéré des personnes et ont prévenu la gendarmerie, les mettant en fuite, selon Pierre Farandou.
« Aujourd’hui, tous les éléments montrent bien que c’est volontaire : la concomitance des heures, des camionnettes retrouvées avec des personnes qui ont fui (…), des agents incendiaires retrouvés sur place », a affirmé à ses côtés le ministre délégué aux Transports Patrice Vergriete.
C’est un « acte criminel scandaleux » que « je condamne évidemment avec fermeté », a-t-il martelé, précisant qu’une enquête est en cours. Une source proche du dossier a affirmé qu’il s’agissait d’actes de « sabotage », tout comme le PDG de SNCF Réseau Matthieu Chabanel.
La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera a condamné vendredi ceux qui veulent selon elle « saboter » les « Jeux des athlètes ».
Cette attaque survient à quelques heures seulement de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques 2024 à Paris, alors que de nombreux voyageurs ont prévu de converger vers la capitale. Un grand nombre de vacanciers est aussi en transit.
« Bazar » en gare
Selon la SNCF, un train sur deux devrait circuler sur la journée vers l’Est, le Nord et la Bretagne, et seulement un train sur quatre à destination du Bordelais. En revanche, « aucun train » ne partira de la gare parisienne de Montparnasse avant 13 h.
Là-bas, les différents halls de la gare étaient bondés de voyageurs mécontents, certains en larmes, a constaté une journaliste AFP.
« On nous a expliqué qu’il était possible qu’on ne puisse pas partir avant lundi lorsqu’on est arrivés vers 7 h », a indiqué Jocelyn, étudiant de 27 ans qui voulait partir quelques jours en Bretagne avec des amis. « On s’attendait à ce que ce soit un peu le bazar dans Paris avec la cérémonie d’ouverture prévue ce soir, mais on ne pensait pas que ça puisse être à ce point ! ».
Si quelques agents de la SNCF en chasuble tentent de renseigner les voyageurs, ils ne sont « pas assez nombreux » face aux centaines de personnes concernées par les retards, déplore Françoise, 63 ans.
Le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, a lui indiqué sur Franceinfo qu’il avait déployé des « effectifs supplémentaires » dans les gares parisiennes pour gérer les gens qui ne pourront pas prendre le train.
À Nantes, Sylvain Bachelart, cuisinier chez Sodexo qui est mobilisé pour les Jeux olympiques sur le site des Invalides, est bien embêté : « Si je ne peux pas prendre de train, il faudra essayer la voiture, mais cela risque d’être compliqué d’entrer dans Paris avec la cérémonie », explique le trentenaire.
Grande fête des JO « gâchée »
Lors du point presse, Jean-Pierre Farandou a indiqué que les incendies volontaires avaient visé « des canalisations où passent beaucoup de câbles qui servent à la signalisation des postes ». « Il faut réparer câble par câble », c’est un « travail très minutieux », a-t-il précisé.
Les départs en vacances et la cérémonie d’ouverture des JO « auraient dû être une grande fête », mais « tout ça, c’est gâché » à « cause d’une bande un peu d’illuminés, d’irresponsables », a-t-il déploré, affirmant : « À travers la SNCF, c’est un bout de la France qu’on attaque ».
Interrogée sur BFM TV, la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse a, elle, estimé que cette attaque « n’est pas une coïncidence, c’est une volonté de déstabilisation de la France à un moment où vont être lancés les Jeux olympiques et paralympiques ».
Plusieurs trains qui relient Paris à Londres aussi sont « annulés » vendredi en raison de l’attaque, a indiqué la compagnie Eurostar sur son site internet, précisant que ceux qui partaient verraient leur trajet prolongé « d’environ une heure et demie », car ils emprunteront les lignes « classiques » plutôt que TGV.
Le parquet de Paris a annoncé se saisir de l’enquête.
Plusieurs trains qui relient Paris à Londres vendredi sont « annulés », affectés par l’attaque massive contre le réseau TGV de trains à grande vitesse, qui provoque de graves perturbations sur l’ensemble du réseau ferré français, indique la compagnie Eurostar.
En plus des trains annulés, « tous les trains à grande vitesse à destination et en provenance de Paris sont déviés via la ligne classique aujourd’hui vendredi 26 juillet », et circuleront donc à une vitesse réduite, précise Eurostar sur son site internet, ce qui « prolonge la durée du trajet d’environ une heure et demie ».
La liaison entre Paris et Bruxelles est également concernée par les perturbations, a indiqué Eurostar.
Le personnel d’Eurostar est « pleinement mobilisé dans les gares, les centres d’appel et à bord » pour s’assurer que les passagers sont bien « informés », assure la compagnie ferroviaire, précisant que les clients peuvent « annuler » ou « modifier » leur billet sans coût supplémentaire.