TIR À L’ARC Alors que la cérémonie d’ouverture est seulement prévue pour vendredi soir, Pit Klein commence sa compétition dès cet après-midi.
Au-delà des simples performances sportives, ces Jeux promettent d’être exceptionnels au niveau des images. Paris est une ville magnifique et les athlètes du monde entier vont avoir l’occasion de s’en rendre compte, en évoluant dans certains endroits tout simplement spectaculaires.
Et le premier Luxembourgeois en lice dans ces Jeux olympiques ne va pas y échapper. En effet, les archers auront l’occasion d’exercer leur art sur l’esplanade des Invalides avec, en toile de fond, l’hôtel des Invalides, sublime édifice bâti sous Louis XIV.
C’est dans ce cadre extraordinaire que va donc évoluer Pit Klein. L’archer s’apprête à vivre ses tout premiers JO alors qu’il arrive au terme de son contrat avec l’armée. Une qualification qu’il est allé chercher au bout de lui-même.
Après avoir joué de malchance dans le tournoi final de qualification olympique à Antalya, où il a dû affronter le meilleur archer de la compétition dès les quarts de finale, il savait qu’il ne lui restait plus qu’une solution : réaliser un énorme parcours, lors de la Coupe du monde toujours au même endroit, dernière épreuve comptant pour la qualification olympique.
Le mari de Mariya Klein a bien failli voir ses rêves s’envoler dès les qualifications. En effet, seuls les 64 meilleurs validaient leur billet pour la phase éliminatoire et, avant la dernière volée, il n’était pas dans le bon wagon. Mais il a trouvé les ressources et les réglages nécessaires pour ajuster la mire. Et valider de justesse sa place.
Forcément, avec une qualification aussi compliquée, il allait hériter de quelqu’un de costaud d’entrée. Et ça n’a pas loupé, puisque c’est tout simplement le recordman du monde américain Brady Ellison qu’il devait défier.
Mais Pit Klein n’est pas du genre à se laisser impressionner par qui que ce soit : «Mon job, c’est de faire des 10. Si je fais ça, je peux battre n’importe qui.» Et effectivement, il va écarter de sa route son prestigieux adversaire en remportant le shootoff avec un 10 plus proche du centre que la légende US.
Au tour suivant, il retrouvait une autre pointure, le Français Jean-Charles Valladont. Mais là encore, pas de problème et une victoire facile pour le Luxembourgeois, qui l’emporte 6-2 contre un ancien n° 1 mondial et vice-champion olympique en son temps.
Et même si, rattrapé par la fatigue par la suite, il cédera au tour suivant, il en avait fait suffisamment pour s’assurer son sésame olympique en prenant la toute dernière place qualificative.
Un objectif, pas un rêve
Quand on lui demande s’il s’agit d’un rêve, le principal intéressé a une autre opinion : «Je n’ai jamais rêvé des Jeux étant enfant. Mais au fur et à mesure de ma carrière, à partir de 2014 environ, c’est devenu un objectif.»
Et pas question pour lui de céder à quelque forme d’euphorie que ce soit : «Je suis heureux d’avoir la possibilité de représenter le Luxembourg. Mais le focus est le même que pour n’importe quelle autre compétition. Je me concentre sur ce qui est important pour moi. Tout est mis en place depuis longtemps.»
Contrairement au circuit mondial, où désormais il y a des éliminés dès les qualifications, cette fois, pas de souci : tous les archers tireront au moins deux jours : une fois en qualification et une fois en éliminatoires.
Et pour Pit Klein, arrivé dès dimanche à Paris, l’essentiel est d’être à la hauteur de ce qu’il sait faire : «Le résultat n’est pas le plus important. Mon boulot, c’est de faire de mon mieux. Le fait d’avoir battu certains des meilleurs mondiaux montre simplement que je peux rivaliser avec tout le monde. Et qu’avec un peu de réussite, je peux aller loin dans la compétition. Maintenant, le principal, c’est de ne pas avoir de regrets. De tout donner. Et on verra bien le résultat au bout.»
Après les qualifications demain, il faudra attendre au moins jusqu’à mardi après-midi pour assister à la suite de la compétition individuelle.