Le chef de mission se montre plutôt enthousiaste. Tous les voyants sont au vert avant le début de la compétition.
Vous êtes arrivé un peu avant les athlètes, comment ça se passe au village ?
Raymond Conzemius : Je dirais que tout va bien. Très bien, même. Au niveau des sportifs, Pit (Klein) est arrivé dimanche, les joueurs de tennis de table lundi, Ralph Daleiden mardi. Sur le plan des transports et de l’hébergement, tout fonctionne très bien. C’est très bien organisé.
Même si on est un peu juste au niveau de l’espace et de la quantité de chambres. Si bien que quand on sera plein, on le sera jusqu’à la dernière place. On aurait aimé un peu plus de chambres, mais on se débrouille, il y a des hôtels pas loin pour héberger l’ensemble de la délégation et tout l’encadrement. Mais nous sommes très contents. C’est un très beau village. Très impressionnant.
Quand on regarde la liste du staff, on constate que chaque athlète a droit à son entraîneur personnel, son kiné. C’est une volonté du COSL ?
Oui. On n’invente pas les choses. On voit comment le sport évolue au plus haut niveau et on veut que chaque sportif soit dans les meilleures dispositions pour pouvoir performer. Et ça passe par le meilleur encadrement possible.
La performance passe d’abord par le binôme entraîneur et athlète, mais il y a souvent le kiné qui se rajoute, sans oublier un travail au niveau de la nutrition, du mental. C’est toute cette cellule qui prépare à la performance. On trouvait bizarre de ne pas pouvoir emmener toutes ces personnes pour le jour J. Donc, on a fait en sorte que ce soit possible.
Comment avez-vous fait ?
En utilisant au maximum le système d’accréditations. On peut les transférer, ce qui permet d’avoir une assez grande flexibilité pour faire rentrer les coaches perso, les partenaires d’entraînement. C’est une sorte de Tetris, mais on fait en sorte que ça fonctionne. Si chaque athlète doit faire son job, c’est également le cas pour nous!
Contents pour les treize, malheureux pour ceux qui ont raté la qualif de justesse
Ils sont finalement treize à être présents, le deuxième meilleur total de l’ère moderne derrière Pékin-2008. Mais on se dit qu’ils auraient pu être un peu plus nombreux. Voyez-vous le verre à moitié vide ou à moitié plein ?
Il y a un an, j’avais lancé le chiffre de quinze. J’avais vu un peu large. Mais on peut presque être un peu déçu. On est malheureux pour ceux qui ont raté la qualification de justesse. Il y en a trois qui étaient à la première place de réserve : Charline (Mathias), Charel (Grethen) et Gregor (Payet).
On a un qualifié sans cheval (Victor Bettendorf), Flavio (Giannotte) qui n’était pas loin non plus. En tout cas, ça montre que c’est vraiment réalisable. Qu’on est sur la bonne route. Mais on est contents pour les treize qui sont là.
Et clairement, ils ne sont pas là juste pour être là. On le voit avec le fait de se préparer jusqu’au dernier moment avant de venir au village ?
Oui. Il faut dire et rappeler pourquoi on est là. Lors des derniers Jeux européens, la compétition n’était pas toujours la première priorité. Ici, aux Jeux, c’est la même priorité pour tout le monde. Les sportifs sont hyper-motivés.
De notre côté, on doit aussi mettre en place le système pour. Se qualifier est une chose. Mais il faut rester concentré. Je pense légitime d’espérer que chacun donnera le meilleur de lui-même, tant les athlètes que les coaches ou les officiels. Mais ça peut se faire aussi dans la bonne ambiance, le bien-être et la convivialité.
C’est également avec cet objectif que sont venus Frank Muller et Michelle Tousch ?
Oui. On a reçu des accréditations pour le welfare et le safeguarding. On ne peut pas ne pas faire attention au bien-être des gens. Frank s’est pratiquement imposé de lui-même. On avait collaboré aux Jeux européens et aux championnats d’Europe multisports à Munich et ça avait très bien marché. Lui est plus dans l’aspect mental, psychologique.
Quant à Michelle, elle est safeguarding officer et sait donc gérer tout ce qui concerne certains comportements inappropriés. En plus, elle est juriste de formation et s’occupe également d’administratif. Les deux se complètent très bien, ça donne une belle complémentarité.
Si les athlètes rentrent avec une performance qui leur donne satisfaction, ce serait déjà super
Que peut-on attendre sur le plan des résultats ?
Si la majorité des athlètes peut rentrer avec une performance qui leur donne satisfaction, ce serait déjà super. On sait que certaines choses sont possibles, mais ça dépend de tellement de facteurs. Il faudrait un alignement des planètes. Des sportifs peuvent se dépasser le jour J et réaliser une performance exceptionnelle. Mais ça, on le saura à la fin.
On vous sent enthousiaste ?
Oui. Le sport peut rassembler. On le sent vraiment. Il y a quand même 206 délégations, c’est très impressionnant. On mange tous à la même table. On a vécu l’inauguration du mur de la trêve olympique avec la prise de parole du chef de mission de la refugee team, c’était très fort. On sent qu’il est possible de vivre en paix.
On espère que ce message du sport pourra se transmettre à d’autres. On espère des Jeux apaisés. Avec du joli sport. Du sport exceptionnel, même. Et des Luxembourgeois contents.
On en reparlera dans un peu plus de 2 semaines en comptant les medailles…en tablant sur 3 au moins.
Pas vrai?