Le président du parti Les Républicains Nicolas Sarkozy entend «libérer» les forces de l’ordre «de toutes les tâches secondaires» pour les «concentrer» sur le maintien de l’ordre, l’enquête et le renseignement, dans un entretien au Parisien/Aujourd’hui à paraître mardi.
«Il faut concentrer le travail de la police et de la gendarmerie sur l’ordre public, le renseignement, l’investigation. Et la libérer de toutes les tâches secondaires ou périphériques», affirme Nicolas Sarkozy qui réunit son parti mardi pour une convention sur le thème de la sécurité.
L’ancien chef de l’Etat propose de permettre aux employés d’autoroute «de constater les infractions» liées à la vitesse et «de transmettre ces constats à l’autorité de police, administrative ou pénale».
«Je ne vois pas pourquoi cela doit être exclusivement un motard de la gendarmerie ou de la police qui doit faire les contrôles de vitesse, sur un axe d’autoroute concédé par l’Etat», justifie M. Sarkozy.
Plus généralement, il estime qu’«il n’y a plus d’autorité de l’Etat», citant l’exemple de la mise en échec mercredi d’une opération policière franco-allemande à Tarnac (Corrèze), où vit Julien Coupat, militant libertaire soupçonné de sabotages de lignes SNCF sur des caténaires en 2008.
«Une trentaine d’activistes ont empêché des fonctionnaires de police de perquisitionner», dénonce M. Sarkozy pour qui «les policiers n’ont pu exercer leur mission faute de soutien de leur autorité», «énième illustration» selon lui «de l’affaiblissement de l’Etat et de son autorité».
Parallèlement, «il y a un domaine dans lequel (la ministre de la Justice) Christiane Taubira tient ses promesses : le nombre de détenus a diminué en France depuis trois ans. Les délits augmentent et le nombre de gens en prison diminue, qui peut l’accepter ?»
Pour Nicolas Sarkozy, «la République doit cesser de reculer partout». «L’exécution des peines» doit être «la priorité», fait-il valoir, proposant aussi «que les trafiquants de drogue qui auront réellement effectué leurs peines de prison soient interdits de séjour à leur sortie de prison dans le quartier où ils ont commis leurs méfaits».
Il préconise la mise en place de «vigies de police» dans «les quartiers les plus difficiles». En matière de lutte antiterroriste, «tout étranger ou binational qui a fait le jihad ne doit pas revenir en France. Et tout Français parti faire le jihad doit, quand il revient, aller en prison».
AFP/M.R.