Organisé par le ministère de la Famille, l’événement vient clôturer la 11e semaine de sensibilisation. Les festivités, qui continuent ce samedi, visent à informer et à déconstruire les tabous sur le handicap.
Par ce geste, vous faites une bonne action», s’exclame, sourire aux lèvres, l’une des bénévoles du stand Autisme.info en servant une boisson gazeuse. Outre la vente de sodas et de petits jeux ludiques, les bénévoles de l’organisme informent sur leurs missions, leurs projets et l’importance de cette journée. Au total, 47 associations et organisations animent la foire «Infomaart», au rez-de-chaussée du Forum Geesseknäppchen. «Lëtz Celebrate Inclusion», assise nationale du handicap, est pour elles le moment de faire entendre leurs voix et celles de ceux que l’on n’entend pas. La première édition de l’événement, qui se poursuit ce samedi de 10 h à 18 h, vise à sensibiliser au thème du handicap. Entre animations sportives, conférences et ateliers de découverte, le programme a attiré de nombreux curieux vendredi après-midi.
Initiation
et découverte de projets
Près de 15 % des personnes vivant au Luxembourg déclarent se trouver en situation de handicap. Ces données du Statec, publiées le 8 mars dernier, illustrent la nécessité d’instaurer une société inclusive et adaptée au Grand-Duché. Malvoyance (8,9 %), mobilité réduite (3,9 %) et troubles auditifs (2,5 %) sont les handicaps les plus fréquemment rencontrés. Mais la mucoviscidose, le HPI ou encore les malformations génétiques se trouvent également représentés au sein du salon. Une belle communication pour «le handicap invisible, expose Lisa, venue participer à l’événement, avant tout pour ma fille», atteinte d’un trouble autistique important. La Française d’origine avoue s’être vite retrouvée démunie face à ce trouble psychique, «qui ne se voit pas en apparence et qui est donc incompris». Alors, la reconnaissance qui en est faite l’émeut. Surtout, cela lui redonne de l’espoir.
Tous ensemble, nous pouvons déconstruire les tabous qui entourent le handicap
Durant plusieurs heures, ce sont des dizaines de participants qui viendront assaillir de questions les représentants des différents organismes. «J’estime qu’il faut prendre en compte l’autre si l’on veut une société égalitaire. Je n’y connais pas grand-chose, alors c’est l’occasion de m’éduquer, de découvrir des projets et d’élargir ma réflexion», s’enthousiasme Maxime. Quelques minutes auparavant, l’étudiant en langues étrangères s’est essayé à l’apprentissage du braille. «Une vraie initiation sensorielle», constate-t-il, avant de prendre la direction du parking et des animations sportives qui s’y déroulent.
Le sport sous une autre perspective
Le sport est généralement perçu comme l’un des vecteurs prédominants afin de favoriser l’inclusion. Alors, en coopération avec différentes associations dont «Back to Sport», le ministère de la Famille a imaginé différents ateliers, avec un but précis : permettre de percevoir la pratique sportive sous une perspective nouvelle. «C’est amusant et ça permet surtout de voir qu’en dépit du handicap, cela reste extrêmement physique», affirme Maxime, le souffle court. Sous les yeux d’intéressés n’osant se lancer, il profite quant à lui de l’animation «handicycle», proposée sur le parvis du forum. «Demain, nous serons là jusqu’à 14 h», tient à rassurer l’un des organisateurs. À quelques pas de là, dans le gymnase du lycée Michel-Rodange, les rires fusent. L’ambiance légère contraste avec la cause dont il est question. Au sol, un parcours à suivre est installé. Les participants, invités à s’équiper de lunettes de simulation masquant la vue, s’efforcent de garder le cap. «Sans s’y essayer, on ne peut pas comprendre ce qu’être aveugle représente en termes de difficultés. Il devrait y avoir davantage d’adaptations pour eux», insiste Mélanie. Étudiante en école d’ingénieurs, sa présence s’explique par son «militantisme». Si l’animation lui plaît, la jeune femme de 23 ans est aussi intéressée par les conférences se tenant au premier étage du Geesseknäppchen.
Problématique à résoudre
Dans la salle 9 du bâtiment, les conférences s’enchaînent. Dès 12 h, Sandrine Henriquet et Pascale Kolb, professionnelles de santé pour le compte de l’assurance-dépendance, ont présenté le «système de sécurité et non d’assistance», comme elles aiment le rappeler. «Nos actions visent à faciliter le quotidien des personnes victimes de handicap, de façon totalement gratuite», évoque Pascale Kolb. Aménagement des logements, soutien médical et psychologique sont autant de services assurés par l’organisme. «Le nombre de demandes est fluctuant. En 2023, il y en a eu 7 923.»
Néanmoins, la programmation la plus attendue par le public est celle de la rencontre avec Max Kahn, le ministre de la Famille. Durant une heure, l’homme politique a pris part à l’exercice des questions-réponses, devant un auditoire inquiet. Prise en charge des jeunes adultes souffrant du spectre autistique, manque d’accès PMR dans les lieux communs ou encore réticence à l’embauche de la part des entreprises… Autant de problématiques sociétales qui préoccupent les principaux concernés et qui restent à résoudre. «Nous entendons l’ensemble de vos craintes. Je m’engage à créer des groupes de travail pour chacune d’entre elles», a-t-il tenu à rassurer, incitant par la suite chacun à découvrir les stands présents à la foire. Il est encore possible de le faire jusqu’à sa clôture, prévue pour ce samedi soir, à 18 h.