Sortant de son silence trois jours après le second tour des élections législatives anticipées, le président de la République s’est adressé aux Français dans une lettre publiée par la presse quotidienne régionale.
Dans cette lettre, Emmanuel Macron a demandé mercredi à l’ensemble des forces politiques de «bâtir une majorité solide» pour gouverner, un appel au «compromis» et à la poursuite du «front républicain» relayé par ses troupes en quête d’une large coalition au Parlement.
Non seulement «personne ne l’a emporté» dimanche, selon lui, mais il faut «inventer une nouvelle culture politique» face à la coexistence inédite de trois blocs dans l’hémicycle : le Nouveau Front populaire, le bloc macroniste et le Rassemblement national.
Le chef de l’État, en déplacement à Washington pour un sommet de l’OTAN, demande ainsi à «l’ensemble des forces politiques se reconnaissant dans les institutions républicaines, l’État de droit, le parlementarisme, une orientation européenne et la défense de l’indépendance française, d’engager un dialogue sincère et loyal pour bâtir une majorité solide, nécessairement plurielle, pour le pays». Il espère voir se former «un projet pragmatique et lisible» et exhorte les partis à «concrétiser par les actes» le front républicain qui a permis de contrer le RN, arrivé troisième dimanche soir avec 143 députés en comptant ses alliés. Mais toutes ces tractations prendront «un peu de temps», une période à l’issue de laquelle Emmanuel Macron «décidera de la nomination du Premier ministre».
Cette prise de parole décisive intervient au moment où le camp présidentiel se démultiplie à l’Assemblée nationale pour dégager une majorité.
Les macronistes tentent ainsi de convaincre que le Nouveau Front populaire, arrivé en tête des législatives de dimanche avec 190 à 195 députés, et tout particulièrement La France insoumise, ne sont pas légitimes pour gouverner seuls. Dans un communiqué, les députés Renaissance ont ainsi plaidé pour «des alliances programmatiques» au sein d’une «coalition de projet allant des sociaux-démocrates à la droite de gouvernement», sans LFI.
Une seule chose est vraie: personne n’a gagné, car, pour gagner, il faut une majorité absolue.
Personne ne l’a.