Accueil | A la Une | Esch-sur-Alzette : devenir propriétaire, et si c’était encore possible ?

Esch-sur-Alzette : devenir propriétaire, et si c’était encore possible ?


Quarante-cinq logements abordables seront mis en vente lors de cet été.  (Photo : Julien Garroy)

En collaboration avec le Fonds du logement, la commune organise deux journées portes ouvertes, demain et samedi, afin de faire découvrir ses nouveaux logements dits «abordables», en vente dans le quartier de Nonnewisen.

Difficultés à obtenir un prêt, inflation ou encore taux d’intérêt trop élevé… Autant de raisons qui expliquent la crise du logement frappant actuellement le Grand-Duché. Le constat est simple, le niveau de construction de maisons et d’appartements est en forte baisse, comme le rappelait un rapport du Statec en mars dernier. Devenir propriétaire d’un bien immobilier sur le sol luxembourgeois semble, dès lors, prendre la forme d’un rêve inatteignable.

Pour répondre à cette problématique, la commune d’Esch-sur-Alzette met en vente 45 logements, s’intégrant dans la loi du logement abordable. Une première journée portes ouvertes – accessible à tous sans inscription – débute demain, de 14 h à 17 h, au 52-56, rue Guillaume-Capus. Une seconde suivra samedi, de 10 h à 16 h. «Les participants pourront visiter les appartements, et obtenir des réponses à leurs questions», promet Rebecca Fagot, employée communale pour le développement urbain.

«Des logements pour tous»

Appartement pour un couple simple, triplex pour un ménage avec 3 enfants… La liste des biens disponibles est longue (45 au total), mais surtout variée. Sur le papier, elle semble s’adresser à différentes typologies familiales. «Notre volonté a toujours été de proposer des logements pour tous», détaille Rebecca Fagot. Intégrées dans le quartier végétalisé «Wunnen am Park» (vivre dans un parc, en français) de Nonnewisen, ces résidences appartiennent pour l’heure à la commune.

D’ici quelques mois, certaines seront sans doute habitées. Dix-neuf appartements, d’une superficie de 67 à 105 m², et 26 triplex, de 115 à 139 m², forment cet îlot. À l’exception des luminaires et des cuisines, les appartements seront vendus clés en main. Leurs prix vacillent de 396 000 euros à 554 000 euros.

Une collaboration avec le Fonds du logement

Ce qui ne sera pas le cas des triplex. «Ils nécessitent des travaux de parachèvement. L’idée, c’est de permettre aux futurs propriétaires de personnaliser leur intérieur.» Deux d’entre eux seront néanmoins témoins. Entièrement finalisés, ils permettront aux potentiels acheteurs de se projeter dans ce à quoi pourraient ressembler leurs futurs domiciles. Pour ces logements axés famille, il faudra compter entre 558 000 euros à 749 000 euros. Un coût auquel s’ajoute donc des dépenses liées aux travaux restant à effectuer.

Malgré ce projet immobilier, Rebecca Fagot tient à préciser que la commune n’est pas un «promoteur social». En ce sens, une collaboration avec le Fonds du logement s’est logiquement imposée. L’établissement public sera chargé de la gestion des candidatures, de la communication, et de la promotion des biens. Et ce, dès demain. «Huit représentants de l’institution seront présents. Ils guideront les intéressés, répondront aux différentes questions et expliqueront le processus afin de pouvoir candidater.»

À l’exception des luminaires et des cuisines, les appartements seront vendus clés en main. (Photo Julien Garroy)

Conditions d’éligibilité et candidature

«Toute personne souhaitant candidater devra être munie d’un certificat d’éligibilité au logement abordable», explique Rebecca Fagot. Remis par les services d’aides aux logements du Luxembourg, ce document est indispensable afin de devenir propriétaire d’un logement dit «abordable», qui est donc créé grâce à des participations financières de l’État. Pour l’obtention de ce justificatif, les revenus médians, le nombre d’enfants à charge, la typographie familiale et le patrimoine – entre autres – sont jugés. «Ces critères ont été récemment ajustés en rapport avec l’inflation et les difficultés de la population, pour une plus grande égalité.»

Autre condition, celle de ne pas être déjà propriétaire d’un bien immobilier. «Si c’est le cas, les personnes ont un délai de neuf mois afin de procéder à sa vente.» Un critère qui peut s’avérer néanmoins s’avérer contraignant, comme le justifie Rebecca Fagot. «Les personnes concernées se demanderont toujours si c’est réellement le bon moment pour céder son appartement.» Ce certificat, en plus de l’habituel accord de prêt par un établissement financier, sont les deux critères exigés afin de soumettre une candidature.

Pour être priorisé, la commune préconise de déposer un dossier avant le 16 septembre 2024. Néanmoins, pas de panique pour les plus indécis. Les ventes resteront ouvertes après cette date. «Nous ne nous attendons pas à voir tous ces logements cédés en quelques semaines. L’achat est un long processus en différentes étapes», atteste l’urbaniste. Pour certains, la première aura lieu demain.