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Le gouvernail cassé

Et nous voici donc arrivés à la date fatidique. Les Français vont devoir choisir entre un gouvernement d’extrême droite en offrant au Rassemblement national une majorité absolue à l’Assemblée nationale ou bien décider de faire gagner le front républicain et de se retrouver avec un pays difficilement gouvernable. Le verdict des urnes tombera dimanche à 20 h.

La dernière semaine de campagne a été un voyage au bout de la peur pour les électeurs, entre les violences physiques exercées sur les candidats en campagne, des programmes qui ont clairement disparu des radars, des échanges acides entre les représentants du Rassemblement national et les candidats des autres partis, entre ceux qui ont trahi et rejoint Marine Le Pen et les autres qui croient encore que l’honneur peut être sauvé. De quoi alimenter l’angoisse et la colère toujours de plus en plus grande chez nos voisins.

Cette dernière ligne droite avant le vote a aussi été l’occasion pour les médias hexagonaux de se pencher sur certains candidats du Rassemblement national au profil pour le moins douteux. Il y a cette femme condamnée pour prise d’otage et séquestration avec arme, cette autre candidate qui veut «épurer» la France avec Jordan Bardella et un autre qui a été placé sous curatelle et qui ne pourra donc pas siéger selon la loi. Autre cas édifiant : la candidate fantôme du RN Élodie Babin qui se présente dans la circonscription du Loiret. Personne ne l’a vue sur le terrain, sur son affiche son visage n’apparaît même pas : il y a seulement ceux de Marine Le Pen et de Jordan Bardella. Même en étant absente, elle a quand même réussi à terminer première du scrutin dans sa circonscription en obtenant 33 % au premier tour! Jeudi, la candidate a expliqué qu’elle avait été malade, c’est pour cela qu’on ne l’a pas vue. Soit. Mais elle devrait continuer à rester cachée, son score pourrait encore augmenter.

Cette dernière situation peut faire sourire, mais elle est pourtant l’illustration de ce qu’il se passe en France : un ras-le-bol généralisé et un pays prêt à voter pour n’importe qui tant qu’il n’est pas d’un parti qui a déjà eu le pouvoir. Le pays navigue à vue avec un bateau dont le gouvernail est cassé et l’équipage prêt à se mutiner. Avec tout cela, difficile de rester optimiste.

Un commentaire

  1. Patrick 57000

    Pourquoi ne critiquer que le RN, et que penser de l’accord entre NFP et Hollande, vous manquez d’objectivité. Sans compter par les agressions et l’appel au soulèvement par toujours NFP et l’ultra droite. Ils manifestent place de la République mais est il besoin de taguer le monument. Bref soyez objectif.