Bis am Bus, un festival pour l’intégration

Créé par l’association Mir wëllen iech ons Heemecht weisen, l’événement se déroule jusqu’à samedi sur le parking de l’église de Neunhausen. L’idée est de favoriser le vivre-ensemble entre locaux et réfugiés.

«Passer par les activités culturelles comme moyen de communication, cela permet de briser les stigmatisations qui entourent les réfugiés.»

D’une voix assurée, Maida Halilovic, chargée de communication pour l’association Mir wëllen iech ons Heemecht weisen, évoque le festival Bis am Bus. Selon elle, cet événement – gratuit et ouvert à tous – est une parfaite occasion pour chacun d’affronter sa peur de l’autre, «relief de la crainte de l’inconnu».

Alors, en partenariat avec la commune d’Esch-sur-Sûre et sa commission du vivre-ensemble, le projet est imaginé. Puis mis en place, en quelques mois. Inauguré hier soir à Neunhausen, il se tiendra jusqu’au 29 juin. Concerts, activités artistiques et représentations comiques sont proposés aux participants.

Projet collaboratif

Une première édition qui mérite de se faire connaître. L’idée a pris forme à la suite d’un appel à projets du Fonds Asile, Migration et Intégration (AMIF).

«Notre proposition a été acceptée, ce qui nous a permis d’être conventionnés par le ministère de la Culture ainsi que par l’Union européenne», explique Maida Halilovic. Dès lors, tout s’enchaîne. Les membres de l’association, créée par Serge Tonnar, travaillent étroitement afin d’imaginer un événement interculturel prônant la diversité et le vivre-ensemble.

«Pour que cela ait du sens, il fallait également que l’organisation soit collaborative», ajoute Maida Halilovic. Alors, ils se tournent vers les réfugiés pris en charge par la structure d’accueil de Neunhausen pour entendre et comprendre leurs attentes. Ensemble, ils déterminent les principaux axes du festival. Une façon d’impliquer les réfugiés dans ce projet afin qu’il devienne également le leur.

Emplacement stratégique

Petits et grands sont conviés à ces animations. L’objectif, celui de faciliter la rencontre entre les habitants locaux et les réfugiés isolés, est imaginé dans les moindres détails. Et ce, jusqu’au site de l’événement, comme l’expose la chargée de communication.

«Neunhausen est une zone très calme où les réfugiés ont peu d’interactions avec les habitants et vice versa. Il n’y a que très peu de lieux de rencontre. Organiser le festival à cet endroit prenait donc tout son sens.»

Des stands de restauration seront proposés avec de la nourriture syrienne et afghane à la carte. Certains des réfugiés, eux, mettront la main à la pâte. «Nous voulons également profiter de cette semaine pour mettre leurs compétences en lumière.»

Malgré le travail de l’association à leur égard, une partie d’entre eux ne travaillent pas au Grand-Duché, en partie en raison des contraintes administratives. «Les participants pourront y retrouver Chiche!, qui est un restaurant n’employant que des salariés réfugiés», présente Maida Halilovic. Quand certains y chercheront un moment de détente, d’autres y trouveront, le temps d’un instant, un moyen d’émancipation.

Pour tous, Bis am Bus s’apparente à une semaine de découvertes, d’échanges et de célébration de la richesse culturelle présente sur le territoire luxembourgeois.

«Bis am Bus, c’est avant tout un festival humain. Nous voulons montrer que nous avons beaucoup à apprendre de l’autre, quelle que soit son origine», conclut Maida Halilovic.