Après sa tournée pour « The Voice of Germany », la chanteuse Thorunn Egilsdottir est de retour avec un quatrième album, « The Breach », entourée d’un tout nouveau groupe.
La jeune femme s’est faite connaître du grand public à travers « The Voice of Germany », dans laquelle elle a tiré son épingle du jeu, ce qui lui a valu quelques sollicitations et surtout une tournée dans les plus grandes salles en Allemagne. (Photos : thorunn.net/DR)
Dans un mélange d’excitation et d’affolement, elle balance : « Mince, ils prévoient de la neige ! » Aujourd’hui, avant une soirée importante qui la mène à la Rockhal, Thorunn Egilsdottir aura, à coup sûr, l’œil rivé sur la météo. Il y a quatre ans, pour la sortie de son disque The Jar, la chanteuse s’était en effet retrouvée bloquée près de « cinq heures » sur l’autoroute, en raison de conditions climatiques extrêmes. Conséquence : concert annulé et grosse frustration. « C’était horrible d’être impuissante de la sorte », se souvient-elle. Un épisode d’autant plus marquant qu’elle était alors enceinte de sept mois.
Depuis, elle ne semble pas avoir connu d’autre coup d’arrêt, en dehors sûrement de cette « séparation sentimentale » qui l’amène à sortir un nouvel et quatrième album, justement appelé The Breach. « Au départ, je voulais le nommer simplement The Divorce, mais j’ai finalement opté pour un titre plus poétique. » Entre-temps, la jeune femme s’est surtout mise en évidence à travers The Voice of Germany, dans laquelle elle a tiré son épingle du jeu, ce qui lui a valu quelques sollicitations et surtout une tournée dans les plus grandes salles en Allemagne, en compagnie des dix autres candidats finalistes de la troisième saison de l’émission télévisée. « Chanter régulièrement devant 8 000 personnes est une expérience très riche, explique-t-elle. Cela m’a donné confiance en mon potentiel et permis de renforcer mon style. » « Je suis contente de l’avoir fait, mais qu’est-ce que c’était fatiguant ! » précise-t-elle encore.
> « Imaginez maintenant que vous avez 5 ans »
Malgré tout, la chanteuse, qui a de l’énergie et des idées à revendre, avait déjà en tête un nouveau projet et en poche quelques chansons avant d’aller se montrer sous les projecteurs. Un dessein qu’elle partage alors avec trois musiciens – Jeff Herr (batterie), Julian Langer (basse) et Johannes Still (claviers) – réunis désormais sous le nom amusant de « When ‘Airy Met Fairy ». Une première pour Thorunn, habituée aux escapades en solo. « J’avais besoin d’être entourée, indique-t-elle. Simplement pour nourrir mon aventure musicale. »
Une orientation qui n’est pas sans poser des problèmes d’ajustement et de compréhension… « Plus le temps avance, plus je deviens exigeante. Je m’investis toujours à 100 % dans mes projets et, dans ce sens, tout est important, même les moindres détails. Du coup, travailler avec d’autres peut parfois s’avérer compliqué… »
On imagine bien les sessions en studio, un brin chaotiques, où « chacun apportait sa vision des choses ». « Il y a deux chansons de l’album que l’on a dû refaire une centaine de fois, lâche-t-elle. Les musiciens sont devenus dingues ! » Mais, assure-t-elle, « ils ont été aussi durs avec moi que moi avec eux », reconnaissant « avoir besoin de ses garçons ». Et c’est bel et bien uni que le quatuor présente, ce soir, The Breach, aux morceaux en partie déjà visibles sur internet, mis en images par la sœur de Thorunn, Runa. Des titres qui dévoilent une pop légère et délicate, tout en retenue. Un choix défendu par la chanteuse, qui voulait revenir, avec cet album, à une certaine « simplicité ». « Je ne sais pas si c’est le fait d’être devenue mère, mais mon côté enfantin s’est affirmé. »
Un message qu’elle a fait passer à son groupe. « Ils viennent du jazz, ce qui est très intéressant en termes de liberté et d’expérimentations, confie-t-elle. C’est ce qui m’intéressait le plus. Je leur ai dit : « Oubliez ce que vous avez appris jusqu’alors, et imaginez maintenant que vous avez 5 ans. » Place, maintenant, à une soirée de lancement que Thorunn Egilsdottir souhaite « intime ». « J’ai envie de communiquer, de partager avec les gens, et bien sûr, de les toucher. » Après le strass et les paillettes du petit écran, on comprend facilement ce besoin de candeur et de naturel. Ne reste plus que le bon vouloir des nuages pour célébrer cette envie.
De notre journaliste Grégory Cimatti
Rockhal (club) – Esch-Belval. Ce soir à 20h30. Support : Lata Gouveia. Gratuit.