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[En coulisses] Les petites mains des Francofolies


Dans la régie de la scène de la clairière, les techniciens préparent la scénographie des concerts. (Photo : Sophie Wiessler)

À l’occasion de l’édition 2024 des Francofolies d’Esch-sur-Alzette, nous sommes allé à la rencontre des personnes sans qui le festival ne fonctionnerait pas.

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Vendredi 7 juin, 16 h 30. La tension est palpable au parc du Gaalgebierg d’Esch-sur-Alzette. Dans à peine 30 minutes, les Francofolies ouvriront leurs portes aux premiers festivaliers. À droite et à gauche du site, les bénévoles s’activent pour que tout soit en place avant le grand lancement. Tout d’orange vêtues, les «petites mains» du festival sont au nombre de 500 cette année, réparties dans plusieurs «teams» aux rôles bien définis.

Sous la tente du village associatif, Caroline se démarque avec son chapeau orange assorti à son t-shirt. Grand sourire sur le visage et bonne humeur communicative semblent être sa marque de fabrique. «Je fais partie des grands rêveurs depuis 2020», explique-t-elle. Les «grands rêveurs», ce sont les bénévoles qui s’impliquent dans la vie culturelle d’Esch.

Aux Francos, Caroline est venue avec ses deux enfants. Une vraie «aventure familiale» pour la petite troupe. Pendant les trois jours, elle arborera le rôle de médiatrice. «Je suis là pour parler avec les bénévoles et les motiver.» En attendant l’ouverture, la mère de famille donne un coup de main pour mettre en place les derniers éléments des stands associatifs.

Derrière elle, sa fille Juliette est entraînée par la même énergie positive que sa mère. Une fois le festival ouvert, elle aidera à maquiller les festivaliers de paillettes biodégradables. «J’ai envie de parler à plein de gens!» Et elle n’hésitera pas à le faire. Équipée de son pinceau et de ses petits pots de paillettes, l’adolescente de 14 ans en profitera pour discuter avec les festivaliers qui défileront devant elle.

Comme sa mère, Juliette est bénévole. Elle met des paillettes aux festivaliers. (Photo : Julien Garroy)

Tout en place pour l’ouverture

17 h sonne. Ça y est, les premiers festivaliers, dotés d’un coupefil ou d’un billet VIP, arrivent. Une demi-heure plus tard, ils sont rejoints par des milliers d’autres personnes. Pour gérer la venue de tout ce petit monde, un groupe de bénévoles est chargé de l’accueil des festivaliers. Postés aux abords des entrées du festival, ils se montrent présents pour répondre aux questions des visiteurs et pour les diriger au bon endroit. «Ici c’est l’entrée coupe-fil, l’entrée normale est de l’autre côté !», peut-on les entendre dire aux festivaliers perdus.

Quand ils entrent sur le site, plusieurs choix s’offrent à eux. Aller directement devant les scènes, ou se promener pour découvrir les différentes activités. Pas loin du village associatif, ils peuvent acheter du merchandising. C’est la deuxième année que les Francofolies en proposent. Et cette année, les t-shirts et tote bags sont sérigraphiés sur place. Pour faciliter la tâche, elles sont deux bénévoles à prendre les commandes.

Alexandra en fait partie. «C’est le premier festival que je fais de ma vie», se réjouit la jeune femme. Être bénévole lui permet de voir plusieurs aspects des Francofolies. Samedi, elle change de rôle et est au niveau du cashless. C’est à elle que les festivaliers ramènent leurs espèces pour charger leurs bracelets. «Dimanche je serai là en tant que festivalière, je vais voir David Guetta avec ma mère, c’est son cadeau de Noël !»

Derrière le bar

Une fois les bracelets chargés, prendre une boisson au bar est un passage obligé en festival. À celui de la clairière, les 30 bénévoles y travaillent dans la bonne humeur. Alors que les festivaliers défilent par centaines, certains prennent le temps de discuter… Pendant que d’autres renversent leurs bières, non sans s’en amuser. «Il y a une super ambiance ici», rigole Cindie. Cette maman est venue avec trois de ses amies. «On peut profiter du festival en travaillant… le tout sans les enfants !»

Mais derrière la bonne ambiance du bar se cache une organisation bien ficelée. Certains bénévoles sont chargés de remplir les frigos, d’autres de prendre les commandes et d’encaisser, et d’autres encore de préparer les boissons. Cindie, elle, est au contact direct des gens. «Pendant mon shift de 17 h à 22 h 45, je vois sûrement passer 600 personnes», estime la bénévole. Un chiffre qui prend une tout autre ampleur quand on le multiplie par le nombre de bars et de bénévoles chargés de prendre les commandes. La team bar est d’ailleurs la plus grande de toutes. «Au bar de la grande scène, ils sont une cinquantaine, au bar de l’espace VIP une trentaine comme nous… Ça en fait du monde !»

Quand les verres sont vides et les ventres bien remplis, c’est la green team qui prend le relais avec les retours vaisselles. Sarah y est postée. Elle se tient prête à récupérer la vaisselle consignée. Et là encore, les personnes défilent à tour de bras. «Le rôle de la green team, c’est de garder le festival propre», explique la bénévole. Derrière elle, un camion est plein d’autres petites mains. Elles s’occupent de nettoyer la vaisselle en plastique. «On lave quelque chose comme 6 000 gobelets par heure.»

Au cœur de la régie

Alban, lui, n’est pas bénévole. Mais il travaille également dans l’ombre pour assurer le bon déroulé du festival. «Je suis régisseur à la scène de la clairière.» Son travail a commencé avant l’ouverture du festival. C’est lui qui a installé les régies son et lumière. «Une fois tout installé, j’accueille les techniciens des artistes lors du festival.»

Son travail aux Francos n’est pas sans challenge… Bien que la pente et l’arbre au niveau de la scène de la clairière soit un «enfer» pour les équipes techniques, le véritable défi réside dans toute autre chose : «Il faut que les équipes des artistes aient tout ce qu’il faut pour que les intentions de mix des chansons enregistrées se retrouvent en live.»

Et surtout, sans régisseurs, il n’y a pas de concert. Ce sont eux qui gèrent le son pour qu’il ne soit ni trop fort ni trop faible et qui s’occupent des effets lumineux et autres scénographies. Alors, durant les trois jours du festival, Alban garde la console d’accueil, les câbles et autres matériels à l’œil pour «faire que ça marche».