Accueil | Sport national | [Sélection nationale] Le jeu, les joueurs : l’état d’esprit et le sérieux défensif n’ont pas suffi

[Sélection nationale] Le jeu, les joueurs : l’état d’esprit et le sérieux défensif n’ont pas suffi


A l'image d'Enes Mahmutovic ou Laurent Jans, les défenseurs luxembourgeois ont fait preuve de beaucoup de sérieux. Mais face à l'armada belge, ça n'a pas suffi (Photo Jeff Lahr).

Le sérieux défensif des Roud Léiwen et leur combativité n’ont pas suffi à contenir les vagues et les individualités belges, ce samedi à Bruxelles. Largement dominé dans l’entrejeu et inoffensif dans l’ensemble, le Luxembourg a logiquement fini par s’effondrer face aux assauts répétés des Diables Rouges (3-0), malgré les quelques parades d’Anthony Moris et les bonnes prestations de tauliers comme Maxime Chanot ou Laurent Jans.

LA DÉFENSE

Moris : 5 Sorti dès la 13e minute et probablement forfait pour l’Euro, son pote Thomas Meunier n’a pas pu lui mettre le doublé qu’il lui avait promis. Lukaku s’en est chargé à sa place sans qu’il puisse y faire quoi que ce soit : il est pris à contre-pied sur le penalty de l’ouverture du score et est battu de très près sur le but du break. Pour le reste, son match a été un peu inégal, avec un déchet inhabituel au pied mais une parade d’entrée face à De Bruyne (3e), deux autres devant Lukaku (58e) et Bakayoko (68e), puis un troisième but où Trossard met encore le ballon hors de sa portée.

Dzogovic : 5 Il a connu une soirée moins délicate face à Jérémy Doku que face à Kylian Mbappé. Soucieux de ne pas se livrer et de contenir au mieux le feu-follet de Manchester City, il y est globalement parvenu en première période, où son sérieux défensif et sa volonté d’aller de l’avant ont toutefois été ternis par deux pertes de balles très dangereuses aux abords de sa surface. Ce fut beaucoup plus dur après le repos, où Doku l’a débordé pour offrir le 2-0 à Lukaku, où il a écopé d’un jaune évitable pour une charge en retard sur Vranckx (66e) et où Trossard a croisé dans son dos pour tripler la mise. Globalement plus à l’aise et entreprenant balle au pied que mercredi, il cède sa place en fin de match à David Jonathans (86e, non noté), qui n’aura pas eu le temps de se montrer à un poste de latéral droit qui n’est pas le sien.

Chanot : 7 En dehors de son mauvais alignement qui aurait pu permettre à Lukaku d’ouvrir le score d’emblée (7e), il a livré un match de patron ponctué de plusieurs interceptions et interventions bien senties, comme sur ce centre très menaçant de De Bruyne (31e). Serein balle au pied, il a aussi su faire apprécier son sens du placement.

Mahmutovic : 6 Chargé de surveiller Lukaku, il a tenu «Big Rom» en laisse une bonne partie de la première mi-temps mais dès qu’il l’a lâchée, ça a failli faire mal (37e, 39e). Souvent bien placé sur les centres adverses, présent dans les duels, propre à la relance, il concède malheureusement le penalty de l’ouverture du score. Solide tout de même, dans l’ensemble.

Jans : 7 Vigilant face aux déplacements vers l’intérieur de Trossard, qu’il a privé du 1-0 en réalisant un super retour (18e), il s’est révélé précieux dans le rôle de troisième axial qu’il occupait la plupart du temps. Bien placé en première période pour couper deux centres chauds, empêcher Doku de frapper (31e) ou contrer Lukaku (38e), il a en revanche manqué de justesse ou de clairvoyance sur ses rares montées offensives du premier acte. Mais ce n’était pas la priorité. Remplacé pour les onze dernières minutes par Fabio Lohei (79e, non noté), qui pourra dire, si ce dernier remporte un jour le Ballon d’or, «j’ai mis un sombrero à Johan Bakayoko» à ses enfants plus tard.

Carlson : 6 Au marquage de Castagne, il a plus souvent joué cinquième défenseur que milieu gauche, son poste présumé du jour. Faute d’amener le danger, il s’est donc surtout attaché à défendre, et l’a assez bien fait, dans le jeu comme sur les coups de pieds arrêtés.

 

LE MILIEU

Sinani : 4 Très volontaire mais rarement trouvé, il s’est investi défensivement à défaut de vraiment peser offensivement en première période, avant de disparaître progressivement de la circulation après le repos, où les Roud Léiwen se sont moins projetés dans le camp belge. Sans pour autant rechigner à la tâche.

Philipps : 5 Comme ses partenaires de l’entrejeu, il a touché assez peu de ballons, mais il a compensé son manque d’influence dans le jeu par un sérieux défensif à toute épreuve, une agressivité positive et un bon placement qui lui a permis de freiner plusieurs offensives belges – mais pas le contre du 1-0 emmené par De Bruyne et Lukaku – et notamment de contrer Doku qui s’était ouvert le chemin du but (56e). Un peu dans le dur physiquement en fin de match, il est relayé en fin de partie par Sofiane Ikene (86e, non noté), qui a re-goûté aux joies de la sélection, deux ans après sa première.

C. Martins : 4 Alors qu’il avait surnagé face à la France, il n’a pas eu son rayonnement habituel, souffrant parfois dans les duels et perdant notamment un ballon très dangereux devant De Bruyne (18e), puis un autre aux abords de la surface belge qui amène le contre et le penalty de l’ouverture du score. Sans doute émoussé, il a cédé sa place dès la 54e minute à Vahid Selimovic (note : 5), qui a retrouvé la sélection après plus de deux ans d’absence (mars 2022) dans un rôle inhabituel de sentinelle dont il s’est acquitté comme il a pu.

Olesen : 4 On ne pourra pas lui reprocher son investissement. Dans un rôle hybride de milieu relayeur-milieu gauche, il a encore avalé les kilomètres, déclenché les pressings et tâché de fermer les espaces. Mais il a touché très peu de ballons, trop peu pour peser sur les débats.

 

L’ATTAQUE

Gerson : 4 Mobile en première période, il joue malheureusement mal plusieurs coups en transition par précipitation (2e), trop-plein d’altruisme (8e), maladresse (21e) ou manque de spontanéité (35e). Prompt à aller au duel, y compris dans les airs, on l’a beaucoup moins vu en deuxième période, dans un rôle il est vrai particulièrement ingrat. Remplacé sur le tard par Jayson Videira (86e, non noté), crédité de sa toute première sélection à 19 ans.

De notre envoyé spécial à Bruxelles, Simon Butel

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.