Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le festival d’Esch-sur-Alzette se revendique «vert» avec de la vaisselle réutilisable, des produits locaux… Tour d’horizon des actions en faveur du climat.
Notre mission c’est de vider les poubelles, mais on nous a dit d’oublier, il y a pas de déchets.» Hippolyte, Nathan et Lilou font partie de la green team, une équipe chargée de nettoyer le site des Francofolies durant tout le week-end. Nettoyer est un bien grand mot, puisqu’il n’y aura normalement aucun déchet! Le festival n’autorise en effet aucune nourriture venue de l’extérieur, afin de ne pas avoir de papier ou emballage. Sur place, les food trucks utilisent exclusivement de la vaisselle réutilisable, comme l’an dernier. La green team se charge donc de tout laver puis de redistribuer verres, assiettes et couverts dans les stands de nourriture. Côté boissons, des écocups sont distribués et des fontaines à eau disponibles.
Le festival a depuis son lancement bénéficié du label «green event» («évènement vert», en français). L’objectif est de réduire les impacts négatifs sur l’environnement et les habitants pour ce genre de manifestation. Les Francofolies incitent les festivaliers à utiliser des mobilités douces pour venir dans le parc Gaalgebierg. Des navettes sont mises en place depuis plusieurs villes françaises notamment, afin d’éviter les voitures.
La green team, constituée de jeunes «super motivés», donne des cendriers portatifs à tous les fumeurs : un simple morceau de bambou creux avec un bouchon de liège, qui suffit à créer un contenant pour les mégots. Ces derniers sont ensuite déposés chez Shime, une association qui œuvre au réemploi des cigarettes, en les transformant en mobilier urbain. Le collectif «Clean Something For Nothing» («nettoyer quelque chose pour rien», en français) et ses bénévoles feront la moisson en fin de festival de tous les mégots restants sur le sol. César, l’un des fondateurs de l’application de ramassage, prédit «50 litres de cigarettes usagées». Il souhaitait venir aux Francofolies pour s’aligner avec les «valeurs du collectif» pour «former les jeunes qui auront le pouvoir dans quelques années».
Du textile imprimé sur place
Pour les produits dérivés, le festival a fait le choix de vendre des articles uniquement produits en Europe. Les sacoches sont par exemple produites à moins de 150 km d’Esch-sur-Alzette. Les t-shirts et les tote bags sont quant à eux uniquement blanc cassé, en coton bio. Chaque acheteur peut ensuite le faire sérigraphier sur place : deux motifs et deux couleurs sont disponibles. Ainsi, tout est produit selon la demande et les besoins. Les t-shirts et les tote bags vierges pourront être réutilisés pour les éditions à venir du festival. «On veut réduire les stocks au maximum et ne pas gâcher», expliquent les organisateurs. L’atelier Bitoño est venu spécialement de Bruxelles pour sérigraphier tous les textiles. Laura, Eva et Ellebore ont l’habitude des festivals : les trois jeunes femmes vont se relayer tout le week-end avec pour objectif «800 articles imprimés». Moins d’une minute suffit à créer le motif sur le textile, il faut ensuite utiliser un sèche-cheveux pour que l’encre spéciale utilisée accroche au tissu.
Un peu plus loin, c’est Marie-Alix qui organise un escape game sur le thème du climat. «Les participants sont placés dans un espace de vacances et doivent améliorer la situation en trouvant des indices et des clés», explique-t-elle. En modifiant le paysage de ce lieu peu paradisiaque, les joueurs en apprennent plus sur les actions du quotidien «sans se culpabiliser». Son organisatrice «espère voir beaucoup de monde».
