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[Sélection nationale] Couloir, ça rime avec désespoir


Laurent Jans a vivoté dans le couloir gauche, sur son mauvais pied. (Photo AFP)

Les absences cumulées de M. Martins, Pinto, Bohnert, V. Thill et Borges créent naturellement d’insondables soucis au sélectionneur. Et voilà qu’arrive la Belgique.

Luc Holtz a-t-il été surpris de retrouver Randal Kolo Muani dans le couloir droit de l’équipe de France plutôt qu’Ousmane Dembélé? Et s’il avait su que Didier Deschamps ferait jouer là le plus «central-friendly» de tous ses potentiels joueurs de couloir au lieu d’une référence mondiale du poste, aurait-il consenti à lui opposer Laurent Jans plutôt que le tout jeune Eldin Dzogovic ?

C’est ce genre de questions à tiroirs que le sélectionneur devra encore solutionner samedi à Bruxelles, contre les Diables rouges. Parce que le niveau, sur les côtés, ne va pas baisser. Et qu’il faut absolument, si c’est seulement possible, que celui des Roud Léiwen, le long des deux lignes de touche, augmente, lui.

Très concrètement, il fallait être créatif pour pallier toutes les défaillances du moment. Privé d’une valeur montante (Marvin Martins), d’une de ses routiniers (Mica Pinto), de son joueur le plus rapide (Florian Bohnert), de sa petite pépite (Yvandro Borges) et d’un garçon qui oscille désormais entre joueur de complément et titulaire (Vincent Thill), Luc Holtz avait des couloirs désespérément vides. Il les a remplis avec les meubles qu’il trouvait. Bilan : un quart de satisfactions. Venant de Danel Sinani, qui a su assumer à la fois son rôle de soutien à Dzogovic et la nécessité de tenir un peu le ballon, quand c’était possible.

On fait quoi pour museler Doku et Trossard ?

Mais son cadet, dans son dos, malgré la couverture très rassurante de Maxime Chanot, s’est retrouvé à prendre des mètres dans la vue à chaque fois que Mbappé a accéléré. La star des Bleus fait ça à la planète entière à longueur de semaines, alors a priori, ce n’était pas un petit gars de Magdebourg, 20 ans et 4 sélections, qui pouvait le contrarier. Un vieux briscard de 31 ans à 102 capes ayant évolué en Bundesliga, Eredivisie et Jupiler Proleague l’aurait-il pu un peu plus? Laurent Jans, puisqu’il s’agit de lui, a de son côté vivoté dans le couloir gauche, sur son mauvais pied (et cela se voit toujours un peu quand même), se faisant berner par Barcola sur le troisième but et paradoxalement au moment où il a été repositionné à droite. Devant lui, Carlson, à un poste très inhabituel mais utilisé pour doubler et verrouiller, a connu la même difficulté à exister dans le jeu.

On en est là de la réflexion, à se dire que les autres options ne sont pas légion, sorti du tout frais Lohei, que voilà déjà la Belgique qui se présente. Et qui risque de mettre le feu dans ces zones, très précisément en installant ses titulaires supposés, à neuf jours de son entrée en lice dans l’Euro contre la Slovaquie. Il serait extrêmement curieux qu’on n’y retrouve pas, à gauche, en lieu et place de Mbappé, le champion d’Angleterre en titre Jérémy Doku, 22 ans, valorisé 65 millions après une saison à 29 matches avec Manchester City. Et de l’autre côté, c’est le Gunner (2e de Premier League cette saison) Leandro Trossard, 12 buts en 34 matches, qui se retrouvera également chargé d’alimenter le monstre Lukaku en pointe. Comment verrouiller mieux qu’à Metz?

Mercredi soir, les deux buts dans le jeu sont venus de percussions dans les couloirs. Et les Français, pourtant, n’ont pas voulu ni pu accélérer beaucoup plus. Ce week-end, cela risque d’être plus violent…

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