Les partis d’opposition déi Lénk et les pirates en ont remis une couche jeudi, après avoir découvert la position de la majorité échevinale qui passe l’éponge sur la fraude fiscale de Pim Knaff.
L’opposition ne veut pas relâcher la pression. La réaction des partis de la majorité communale d’Esch-sur-Alzette a choqué la Gauche et les pirates qui s’attendaient à ce que les partenaires du DP sanctionnent sévèrement le premier échevin condamné pour fraude fiscale aggravée. Que nenni. Le bourgmestre, Christian Weis (CSV), n’est pas gêné de poursuivre son mandat avec Pim Knaff, pas plus que les verts d’ailleurs.
Au final, CSV et déi gréng accordent leur pardon, et se réfugient derrière un argument qui vaut ce qu’il vaut : c’est à l’intéressé de prendre sa décision, car après tout, il s’agit d’une affaire privée, au même titre que les violences conjugales ou l’abus de bien social. La fraude fiscale aggravée n’a rien à voir avec le mandat de Pim Knaff.
Les verts veulent continuer la politique engagée à Esch, mais reconnaissent qu’ils auraient tiré d’autres conséquences de ce jugement. Autrement dit, les instances dirigeantes du parti auraient sans doute évincé un de leurs représentants s’il avait été condamné de la sorte.
Déi Léenk choqués
Déi Lénk Esch se disent «choqués» par les déclarations du CSV et des verts qui se contentent de valider la position du premier échevin et de son parti, le DP, qui s’attirent ainsi les moqueries de l’opposition.
Déi Lénk ne s’en prive pas. «Les verts ne veulent pas tirer de conclusions politiques et soulignent les nombreuses grandes aires de jeux (lesquelles?) et les itinéraires scolaires sécurisés (lesquels?) qu’ils ont réalisés au sein de la coalition au cours des 12 derniers mois», pour justifier la poursuite de cette coalition et de son programme. La section locale de la Gauche sourit jaune quand elle lit dans le communiqué des verts leur intention de continuer à prendre au sérieux les préoccupations des citoyens d’Esch.
«Cela ne concerne probablement pas les salariés payés au salaire minimum qui doivent travailler pendant trois ans pour gagner la somme détournée par Knaff. Pour nous, c’est le comble du cynisme», écrit la Gauche. Quant à Christian Weis, le bourgmestre, au nom de sa section locale, ses propos sont jugés «incroyables». Weis conclut son communiqué en remerciant les administrés pour leur «confiance» et leur «soutien continu».
«Nous pensons qu’il a définitivement perdu les deux avec ces déclarations banalisantes : la fraude fiscale grave n’est pas une affaire privée, mais une fraude envers le grand public», conclut déi Lénk.
Pour de nouvelles élections
Les pirates, de leur côté, réclament de nouvelles élections à Esch-sur-Alzette, ni plus ni moins. «En tant que section, nous souhaitons exprimer notre incompréhension et notre déception face aux récentes décisions du conseil échevinal. Non seulement le comportement du leader du DP, Pim Knaff, mais aussi les réactions des sections locales du CSV et des verts sont discutables, mais elles sous-entendent que le pouvoir est plus important que l’intégrité et la confiance. Le bourgmestre veut dire que ce sont «ceux qui décident dans les partis qui ils nomment aux postes».
Les pirates sont bien remontés, à la veille des élections européennes. «Tous les partis concernés ne se lassent pas de parler de transparence, de proximité avec le citoyen et d’intégrité qui sont les expressions qui reviennent en boucle mais qui sont difficiles à suivre au vu des dernières observations faites», indique le Parti pirate.
Ses membres estiment que les citoyens eschois «ont droit à un conseil digne de confiance», et donc ils plaident pour de nouvelles élections, histoires de voir si cette confiance est maintenue.
Le collectif d’artistes Richtung22, qui bataille avec l’échevin à la Culture et président de l’ASBL fr Esch, Pim Knaff, précisément, désireux de les déloger du Bâtiment 4, avaient organisé une manifestation devant l’hôtel de ville d’Esch pour réclamer la démission de l’élu libéral condamné pour fraude fiscale aggravée.
Le même collectif rappelle d’ailleurs que tous les élus DP qui traînent des casseroles sont toujours protégés par leur parti, sauf peut-être Monica Semedo, que le DP n’a pas hésité à sacrifier pour une affaire de harcèlement eu Parlement européen.
Les fonctions publiques du pays regorgent de criminels. À votre avis, à quoi ressemble un pays dont l’homme politique préféré a forgé son mémoire de maîtrise ?
…le DP n’a d’ailleurs même pas attendu un délibéré du parlement européen pour évincer Monica Semedo… D’ailleurs ce qu’on passe sous silence: ce sont les complications personnelles dues à son handicap évolutif, qui auraient pu s’avérer comme circonstances atténuantes: À voir le prix qu’ils paieront pour cette décision controversée dimanche… En tout cas, le 2e siège, je crois que c’est foutu!