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Vols de Range Rover : la défense demande l’acquittement, faute de preuves


La défense a plaidé l’acquittement des prévenus, faute de preuves. (Photo : archives lq)

Le parquet a des certitudes que ne partage pas la défense qui lui reproche de fonder son accusation sur des suppositions et réclame l’acquittement des trois voleurs présumés de Range Rover.

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À défaut de preuves matérielles rapportées par la police, l’accusation est fondée sur des déductions logiques émanant de diverses constatations des enquêteurs. Des suppositions pour les avocats de la défense qui ont demandé l’acquittement de leurs clients des faits de vol et d’association de malfaiteurs qui leur sont reprochés. Les quatre prévenus – des Ukrainiens et des Géorgiens – sont accusés d’avoir commis deux séries de vols de 17 Range Rover et autres voitures de luxe en septembre et décembre 2019 au Luxembourg. Une disjonction a été demandée pour l’un d’entre eux, absent au procès qui a démarré mardi.

Soit le trio dit vrai et n’a pas participé aux différents vols, soit il faisait partie d’une organisation criminelle suffisamment rodée pour ne rien laisser transpirer de ses activités illicites et de celles de ses membres. Ni sur l’identité du commanditaire des vols. Les éléments récoltés par les enquêteurs ont permis de conclure que des hommes – deux ou trois par série de vols – acheminaient des voitures vers les Pays-Bas en passant par la Belgique et sans doute vers les pays de l’Est. Leur mode opératoire a été décrypté par un des enquêteurs. Au même moment qu’avaient lieu les vols, les prévenus se trouvaient au Luxembourg ou dans son voisinage immédiat. L’un est technicien dans l’automobile et possédait le matériel et les connaissances adéquats pour ouvrir les serrures et reprogrammer les ordinateurs de bord, l’autre a travaillé en tant que convoyeur automobile.

Des coïncidences troublantes qui, jure la défense, sont le fruit du hasard. Denis, Vasyli et Davit se seraient trouvés au mauvais endroit au mauvais moment. Denis, le seul prévenu présent à l’audience de la 12e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg hier matin, nie sa participation à la deuxième série de faits. Il était arrivé à Thionville pour des raisons professionnelles et jure ne jamais avoir mis les pieds au Luxembourg avant ce procès. Mais le technicien automobile n’est pas en mesure de confier plus d’informations sur ces rendez-vous professionnels. «Quelqu’un est venu me chercher à l’aéroport de Paris pour me conduire à l’hôtel. Je devais faire le diagnostic d’une BMW», a expliqué Denis.

Suppositions insuffisantes

Dans l’établissement en question séjournait au même moment Aleksandre, appréhendé après le vol d’un Range Rover avec un deuxième homme. Curieusement, ce fut le dernier de la série. La défense a conscience de l’absence de preuves formelles et alors que le procureur a réclamé des peines de 5 ans de réclusion et une amende appropriée pour association de malfaiteurs à l’encontre des trois prévenus, ses représentants ont demandé la relaxe de leurs clients.

Les avocats ont rejeté la responsabilité des infractions sur d’autres individus et ont livré des alibis vaseux pour expliquer la présence des prévenus au Luxembourg et alentours. «Le fait de connaître des personnes impliquées dans des vols de voitures, ne fait pas de mon client un voleur», a estimé Me Stroesser, l’avocat de Davit. «Il n’a jamais été formellement identifié sur le lieu d’un vol, ni au volant d’une des voitures volées. Il n’existe pas de traces d’ADN ou d’éléments de preuves le reliant à la deuxième série de vols.» Rien. Rien non plus ne prouverait son appartenance à une association de malfaiteurs ou son rôle de chef. L’avocat invoque le délai déraisonnable en cas de condamnation de son client.

Le lien établi entre Denis et ses coprévenus est «insuffisant pour le condamner», estime Me Says qui se rallie aux conclusions de son confrère. L’équipement saisi dans sa chambre d’hôtel ne servirait pas à ouvrir les véhicules, mais uniquement à effectuer des diagnostics. «Toute cette affaire est basée sur des suppositions. Ce n’est pas suffisant pour condamner Vasyli», note son avocat avant de développer les mêmes points que ses confrères. Tous espèrent que le doute profitera à leurs clients.

Le prononcé est fixé au 11 juillet.

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