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Tripartite sidérurgique : ArcelorMittal a tenu la plupart de ses engagements


Si bon nombre des promesses d'ArcelorMittal ont été tenues, des inquiétudes subsistent notamment sur le site de Bissen. (Photo archives Editpress/Tania Feller)

La troisième réunion du Comité de suivi des investissements et des effectifs de l’accord tripartite sidérurgique LUX 2025 s’est tenu mercredi 5 juin. Présente lors des discussions, l’OGBL se dit «globalement satisfait» de l’état d’avancement des projets sur la restructuration d’ArcelorMittal.

En janvier 2021, un accord était signé entre l’État, les syndicats (OGBL et LCGB) et la direction d’ArcelorMittal lors de la tripartite sidérurgie LUX2025 concernant notamment un plan de restructuration de l’entreprise dans les années à venir. Trois ans après, tous se sont réunis ce mercredi pour un point sur l’avancement des projets retenus dans l’accord.

À la sortie de la réunion, l’OGBL s’est montré plutôt satisfait du bilan affiché par l’entreprise. «Les engagements d’ArcelorMittal envers les salariés et les pouvoirs publics sont actuellement presque intégralement respectés», se félicite-t-il.

Si à l’époque, un plan social a pu être évité, un certain nombre de suppressions de postes a tout de même été acté. ArcelorMittal compte actuellement 3 200 salariés (contre 3 500 en 2020) et envisage de passer à 3 000 à l’horizon 2025. «Ces chiffres concernent uniquement le périmètre sidérurgique (c’est-à-dire : les administrations, Belval, Differdange, Dommeldange et Rodange) et la tréfilerie de Bissen», précise le syndicat qui rappelle qu’il ne peut se satisfaire de ces suppressions, mais reconnaît que de nombreux instruments ont été mis en place pour les accompagner. Préretraites, cellule de reclassement et réaffectations ont en effet permis de limiter la casse sociale.

Mais cette situation est d’autant plus paradoxale que l’entreprise continue d’embaucher et peine à renouveler certains profils spécifiques face à la pénurie de main-d’œuvre. 700 salariés ont ainsi quitté l’entreprise en un peu plus de trois ans sans rapport direct avec les transformations résultantes de l’accord. «Cette situation inédite est très préoccupante pour l’OGBL, car elle impacte négativement les conditions de travail des salariés au Luxembourg et pose un certain nombre de problèmes au niveau de la transmission des savoirs.»

Entre 165 et 205 millions d’euros d’investissements de prévus

En 2021, le sidérurgiste s’était engagé à investir entre 165 et 205 millions d’euros dans les cinq ans à venir. Le seuil minimum a d’ores et déjà été dépassé et s’approche même du maximum prévu. La promesse est donc tenue, même si l’OGBL émet des réserves concernant la tréfilerie de Bissen qui n’a pas reçu le moindre investissement pour le moment.

En revanche, d’autres projets d’investissements, sortants du cadre de l’accord, ont été présentés : réduction des émissions diffuses à Differdange et modernisation de l’aciérie de Belval qui s’inscrivent dans les projets de décarbonisation du groupe.

Inquiétudes à Bissen

Alors que les syndicats espèrent pérenniser les emplois sur ce site, une réunion sera spécialement dédiée à Dommeldange. L’OGBL souhaite maintenir la transmission du savoir-faire et les activités STAF (souder, tourner, ajuster, fraiser). Un état des lieux est prévu afin d’établi un plan d’action ce qui semble confirmer qu’ArcelorMittal souhaiterait sauvegarder ces compétences au sein de la division Long products Luxembourg.

Le sort de Bissen est en revanche plus préoccupant. «Malgré les promesses et les belles annonces d’investissements, toutes les inquiétudes soulevées précédemment semblent malheureusement se concrétiser», prévient l’OGBL. En plus du manque d’investissement, la situation financière difficile et les problèmes de sous-effectif pèsent le site pourtant bien présent dans l’accord de 2021. Bissen ne compte plus 276 salariés alors que la direction s’était engagée à ne pas descendre en dessous de 322.

Elle évoque également un nouveau plan de redressement qui pourrait aggraver la crise que la tréfilerie connaît déjà. «Face à ce constat, il a été retenu, lors de la réunion, de constituer dans les meilleurs délais un groupe de travail tripartite visant à mettre en place un avenant à l’accord LUX2025 afin de pérenniser le site de Bissen et les emplois qui en découlent.»

Malgré ces incertitudes, l’OGBL reste malgré tout sur une note «globalement» positive à la sortie de ce nouveau point d’étape. «Le groupe ArcelorMittal se porte plutôt bien et les activités au Luxembourg, à une exception près, contribuent activement à cette situation», affirme les représentants syndicaux.

Le nouveau siège dans les temps

Actuellement en construction, le futur siège de l’entreprise, au Kirchberg, avance bien et le chantier devrait tenir ses délais. Prévu en 2026, le site accueillera 2 600 postes de travail dans «un bâtiment moderne et durable qui exploite tout le potentiel de l’acier de haut en bas» avait expliqué le cabinet Wilmotte et Associés, chargé de sa conception.

Il sera également financé à hauteur de 273,5 millions d’euros par l’Etat luxembourgeois ce qui amènera ArcelorMittal à devoir partager ses locaux.

Pour le LCGB aussi, l’«accord est respecté»

Partageant les mêmes constats que l’OGBL, le LCGB se dit aussi globalement satisfait de l’état d’avancement des mesures inscrites dans l’accord tripartite LUX 2025.

Le syndicat salue plus particulièrement que la direction d’ArcelorMittal a mis en œuvre les investissements, jugés «essentiels» pour «la survie de la sidérurgie luxembourgeoise». Un engagement de 198,9 millions d’euros sur l’enveloppe globale d’un maximum de 205 millions d’euros a déjà été pris.

L’inquiétude reste toutefois importante pour l’avenir du site de Bissen. Le LCGB a exigé la mise en place d’un nouveau Plan d’avenir pour le site. «Ce plan permettra d’injecter une enveloppe conséquente pour les investissements nécessaires pour le site de production afin de pérenniser le site et ses 280 emplois pour le futur», souligne le syndicat.

Les ministres de l’Économie et du Travail auraient «fortement encouragé» les partenaires à se rencontrer dans le cadre d’un groupe de travail tripartite qui devra permettre de finaliser un tel plan.

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