[Auto] «Enfin une course sans soucis» confie Grégoire Munster

RALLYE DE SARDAIGNE Grégoire Munster (M-Sport/Ford), 5e, a signé son meilleur résultat en WRC. Il confie ses premières impressions.

On dirait que ça s’est bien passé pour une fois ?

Grégoire Munster : Oui, tout à fait. Enfin, on a réussi à avoir une course sans souci. Un peu comme en Croatie mais avec un meilleur résultat. On a montré de belles choses, notamment avec un quatrième chrono sur une spéciale vendredi. On avait des bons splits, on était dans le vert à moins d’une seconde au kilomètre de différence avec les meilleurs.  

En revanche, c’était un peu plus dur samedi ?

Oui. Normalement, on partait deuxième sur la route mais mon coéquipier (NDLR : Adrien Fourmaux) a eu un souci et n’a pas pu prendre le départ. Si bien qu’on a dû ouvrir la route. Et là, on a eu du mal au premier passage. Mais au deuxième on a vraiment bien réduit l’écart.

Je sais que je peux faire encore mieux

Et dimanche ?

On a connu un souci moteur donc on a géré sur la fin pour ne pas l’abîmer. On révisera et on analysera tout ça par la suite. Mais c’était très important d’aller au bout car sinon tu n’as pas tes points du samedi. Et là, c’est bon je termine officiellement cinquième du rallye et je double mon total de points au championnat.

On peut dire que le bilan est positif alors ?

Oui. Je sais que je peux faire encore beaucoup mieux. Vendredi et dimanche, c’était des spéciales inédites pour nous. Et on connaîtra encore ce phénomène cette saison. Mais petit à petit, on réussit à réduire l’écart sur la concurrence. Et j’ai hâte de recommencer avec la Pologne, la Lettonie et la Finlande, des épreuves avec des caractéristiques bien différentes. On fera une session de tests en Estonie avant ces trois courses et j’ai envie de voir ce que ça va donner.

Vous êtes plus content de votre cinquième place au général ou de votre quatrième place sur une spéciale ?

J’ai déjà fait 3^e et 4^e d’une spéciale et sur tous types de terrain, au Kenya, en Sardaigne… Donc on a cette capacité à le faire. Maintenant, il faut que ça devienne une constante. Après je suis très content de faire un top 5, c’est mon meilleur résultat jusqu’à présent.

Avez-vous des regrets sur ce rallye ?

Pas un regret. Mais une analyse. On doit encore mieux profiter de notre position sur la route le vendredi pour être mieux classé le samedi. On doit travailler cela. On a montré un très bon niveau de performance dans une spéciale en étant à moins d’une demi-seconde au kilomètre des premiers. Maintenant, il faudrait faire ça sur les quatre spéciales pour avoir une bonne position le samedi. Sinon après, si tu es mal positionné sur la route, tu te mets des bâtons dans les roues. J’étais 7^e après vendredi et finalement samedi, j’ai dû balayer pour tout le monde. Et si tu fais cela, ta course est pratiquement anéantie.

Un petit mot sur le « Micky’s Jump » ? C’est vraiment impressionnant ?

Non. C’est un truc assez connu en Sardaigne car il n’y a pas 36 jumps. En Pologne, Lettonie ou Finlande, on va sauter 100 fois plus qu’en Sardaigne. Ce sont des rallyes avec plus de verticalité. En Sardaigne, si tu le prends à fond, tu fais un tonneau par l’avant. Après ce n’est pas un gros truc niveau pilotage, il y a juste les vertèbres qui prennent un coup. D’une manière générale, les jumps très pentus ou qu’il faut prendre avec beaucoup d’angle, il vaut mieux ne pas sauter. Si le jump arrive très vite, tu sautes loin mais tu ne perds pas de vitesse. En revanche, les jumps avec une grosse rampe, tu ne vas pas très loin sinon tu passes ton temps en l’air et tu perds du temps.