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La variable climatique

Encore une fois, le pays a dû affronter les caprices de dame Nature. Encore une fois, les services de l’État se sont mis en branle pour tenter d’atténuer les dégâts et les inconvénients de ces intempéries qui deviennent de plus en plus fréquentes. Dès qu’une alerte rouge est émise par MeteoLux, c’est tout le pays qui se raidit. Les aléas climatiques semblent de plus en plus nombreux à toucher le Grand-Duché. Du moins, ils ont plus d’impact. Précipitations battant des records en un temps limité, ruisseaux gonflant à vue d’œil à la surprise des habitants, même des plus anciens, succession des phénomènes année après année, mois après mois : le pays doit affronter ces nouvelles menaces et les habitants doivent dorénavant vivre avec elles.

Évidemment, certains diront que les inondations ne sont pas apparues au Luxembourg subitement au XXIe siècle. C’est certain. Mais il y a d’autres paramètres à prendre en compte. Le pays a foncièrement changé au fil des années. Nous voilà à plus de 670 000 habitants. En 1960, la population s’établissait à un peu plus de 310 000 personnes. Oui, le Grand-Duché a changé et l’accélération démographique enclenchée au début des années 2000 ne s’arrêtera pas. Le nombre de résidents croît et les paysages changent. Aujourd’hui, c’est comme si la nature se sentait un peu trop à l’étroit et nous le montrait de plus en plus souvent.

Au-delà du réchauffement climatique qui va accentuer l’intensité des phénomènes tels que les précipitations, les tempêtes, les canicules, l’heure est aussi à la réflexion pour redonner de la place à cet environnement qui a été prisonnier du développement du pays. Renaturation des cours d’eau pour leur permettre de déborder un peu plus à leur aise lorsqu’il pleut, création de réservoirs naturels pour parer aux crues, végétalisation des centres-villes pour apporter un minimum de fraîcheur… Les initiatives sont là. Mais seront-elles suffisantes partout alors que le pays a encore faim de terres pour se développer, pour construire logements, bureaux et voies de communication… Nous sommes tous convaincus de vivre dans des sociétés modernes presque intouchables. Ces aléas climatiques nous rappellent que nos sociétés, toutes technologiques qu’elles soient, restent fragiles.