Le flambeau laissé par l’emblématique Jürgen Klopp, visage souriant et gagnant de Liverpool pendant quasiment une décennie, a été transmis au Néerlandais Arne Slot, 45 ans, adepte d’un football offensif apprécié aux Pays-Bas, le seul pays dans lequel il a entraîné.
La piste menant à Xabi Alonso (Bayer Leverkusen) s’est refermée, l’idée Ruben Amorim (Sporting) s’est évanouie, comme l’hypothèse Roberto De Zerbi (Brighton), et Liverpool a jeté son dévolu sur l’entraîneur du Feyenoord Rotterdam brièvement passé par l’AZ Alkmaar.
« Ils (Liverpool) doivent encore faire leurs adieux à un entraîneur qui a réalisé des performances plutôt bonnes, voire fantastiques, donc je pense que c’est plutôt la raison pour laquelle l’annonce officielle n’a pas encore été faite, mais je peux le confirmer, mais cela ne vous surprendra pas je pense, que j’y serai entraîneur l’année prochaine », a déclaré l’intéressé vendredi en conférence de presse, avant son dernier match de championnat contre Excelsior Rotterdam dimanche.
Selon la presse spécialisée, le club de la Mersey a versé 11 millions d’euros au Feyenoord pour racheter les deux dernières années de contrat du Néerlandais.
« L’ère Arne Slot touche à sa fin » a indiqué dans un post sur X Feyenoord vendredi.
Une mission quasi impossible
Le pari est osé pour les deux camps : Slot devra prouver à son nouvel employeur qu’il a les épaules suffisamment solides pour enfiler le costume de Klopp, arrivé sur la pointe des pieds en octobre 2015 sur le banc des « Reds » et reparti en héros fatigué, « à court d’énergie ».
La succession ressemble à une mission quasi impossible tant l’entraîneur allemand, dont le dernier match à Anfield aura lieu dimanche, a marqué l’histoire du club, à la fois par sa personnalité chaleureuse, son style de jeu explosif et les titres rapportés.
Sous son règne, Liverpool a dépoussiéré l’armoire à trophées avec, au sommet, le titre de champion d’Angleterre en 2020, le premier en trente ans et la Ligue des champions en 2019, gagnée contre Tottenham à Madrid, quatorze ans après le « miracle d’Istanbul » contre l’AC Milan.
Le peuple « rouge » de la cité portuaire du nord-ouest de l’Angleterre, à l’identité si singulière, s’est identifié à un homme dont elle ne connaissait pas grand-chose, pourtant, au départ.
Similitudes avec Klopp
Ancien joueur de deuxième division, Klopp a débarqué à Anfield avec une expérience d’entraîneur limitée, quoique flatteuse, sans avoir jamais officié à l’étranger. Ce CV ressemble comme deux gouttes d’eau à celui de Slot.
Le futur patron du Liverpool Football Club a traîné ses crampons à Breda, au Sparta Rotterdam et surtout au PEC Zwolle, avec la réputation d’un bon technicien, mais peu combatif.
Sa deuxième carrière, comme entraîneur, l’a mis davantage dans la lumière.
Le court passage à AZ (2019-2020) a été suivi par trois saisons réussies à la tête de Feyenoord, où il s’est bâti la réputation d’un entraîneur audacieux, adepte d’un football spectaculaire mais efficace, capable de hausser le niveau de ses jeunes joueurs.
La presse britannique l’a déjà surnommé le « Pep Guardiola néerlandais » en raison de son style offensif très pressant. Mais à la différence de l’Espagnol, qu’il admire, Slot a toujours évolué avec un véritable numéro 9 (ce n’était pas le cas avant l’arrivée d’Erling Haaland à Manchester City) et n’a jamais modifié son schéma tactique en 4-2-3-1.
Avec Feyenoord, il s’est hissé en finale de la Ligue Europa Conférence en 2022 (défaite contre l’AS Rome de José Mourinho), il a remporté le championnat en 2023 avec sept points d’avance sur le PSV Eindhoven et soulevé la Coupe des Pays-Bas en 2024.
Avant d’arriver à Anfield, Klopp avait été sacré champion d’Allemagne, deux fois, gagné la Coupe d’Allemagne et perdu aussi une finale européenne, en l’occurrence la Ligue des champions en 2013, avec le Borussia Dortmund.
Le baptême de Slot en Premier League est attendu le week-end du 17 août, date annoncée de la reprise du championnat.