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[Cinéma] Comédie olympique avant les JO


(photo Bac Films)

À un peu moins de trois mois des JO, L’Esprit Coubertin nous plonge dans des Jeux catastrophiques. Avec deux acteurs sur le podium : Benjamin Voisin et Emmanuelle Bercot.

Dix jours après le début des Jeux olympiques, la délégation française est au bord de la déroute : incapable de glaner la moindre médaille d’or, tous les espoirs reposent alors sur Paul, un champion de tir pas très malin, incarné par Benjamin Voisin… Voici le résumé de L’Esprit Coubertin, dépeignant une compétition qui tourne rapidement au fiasco, aussi bien pour la délégation tricolore que pour les organisateurs. Et ce, à moins de trois mois du début des «vrais» Jeux de Paris, qui se dérouleront du 26 juillet au 11 août.

Il s’agit du premier long métrage de Jérémie Sein, fan de sport qui a fait ses armes de réalisateur avec la série humoristique Parlement, sur l’hémicycle européen. Pour lui, profiter des JO de Paris était une «évidence». «Je me suis dit : « Mais attends, il y a des Jeux dans ton pays, dans ta ville ». C’était important pour moi de faire un premier film qui aurait comme arène le sport, notamment en France», a-t-il expliqué au festival de l’Alpe d’Huez (Isère), où il était présenté en janvier.

 

Le scénario de cette comédie, pourtant écrit il y a plusieurs années, résonne parfois avec l’actualité : punaises de lit au village olympique, travaux pas tout à fait achevés, problématiques de dopage… Féru d’olympisme, Jérémie Sein s’est appuyé sur de nombreux souvenirs d’adolescents ou de grands moments de l’histoire du sport. Ses références : l’édition de Barcelone en 1992, devant laquelle il s’est «enflammé» ou encore la nageuse française Laure Manaudou, dont l’histoire est «intimement liée aux Jeux» et à qui il a «pensé dédier le film».

L’Esprit Coubertin, en référence au père de l’olympisme moderne, Pierre de Coubertin, invite le spectateur à se demander si le succès passe uniquement par une victoire. «Est-ce que celui qui ne finit pas premier a réellement perdu?», interroge Jérémie Sein. Dans son film, les déconvenues sont telles pour les Français que les derniers espoirs de médaille reposent sur Paul, un tireur sportif d’exception, mais immature et simplet. Focalisé sur son objectif, au détriment des valeurs de l’olympisme et de l’esprit d’équipe, il en est peu à peu détourné, contraint de partager sa chambre avec un nageur qui semble plus préoccupé par les tentations extrasportives du village que par l’enjeu de la compétition.

Ce qui n’empêche pas tout le pays de se retrouver à pousser derrière lui, alors qu’il était encore inconnu du grand public quelques jours avant les épreuves. «C’est aussi ça les Jeux : vibrer pour des sportifs qu’on ne connaissait pas une heure avant», s’amuse Benjamin Voisin, fan des JO. L’acteur, César du meilleur espoir masculin pour Illusions perdues (2022), fait ici ses premiers pas dans le registre humoristique, partageant l’affiche avec Emmanuelle Bercot et Laura Felpin. Il décrit le film comme «satirique» mais «émouvant».

«Je crois qu’on a traité le tir sportif avec beaucoup de respect. Je trouvais ça intéressant de montrer un sport inconnu du grand public et cantonné aux petites arènes», explique-t-il. Au départ, son personnage est «un peu macho, un peu de son côté et cela détonne dans la délégation : il ne participe que pour remporter l’or», décrit-il encore. «Mais tout ça va s’effacer en découvrant l’esprit des Jeux et en s’ouvrant aux autres.» Le film met en scène une déroute française aux JO. Mais dans la réalité, tous deux sont confiants dans les chances françaises cet été : «Dès la première journée, on aura déjà remporté de nombreuses médailles!».

L’Esprit Coubertin, de Jérémie Sein.

Est-ce que celui qui ne finit pas premier a réellement perdu?

L’olympisme «enflamme» Cannes

La flamme olympique montera les marches au festival de Cannes le 21 mai, portée par l’athlète paralympique français Arnaud Assoumani, ont annoncé les organisateurs. «Paris-2024 offre la flamme au festival sur son tapis rouge», ont-ils indiqué, alors que le festival, qui s’est ouvert hier, se terminera le 25 mai. Le 21 mai sera également projeté en soirée Olympiques! La France des Jeux, documentaire de Mickaël Gamrasni. D’après la présidente du festival et son délégué général, Iris Knobloch et Thierry Frémaux, il doit retracer «un siècle de participations aux JO, qui ont marqué à jamais notre mémoire collective». Des champions olympiques et paralympiques comme David Douillet, Guy Drut, Jean Galfione, Céline Gerny, Laura Flessel, Laure Manaudou et Cédric Nankin y témoignent, et seront présents au festival.